Avortement : elles racontent l’envers du décor

Publié le 18 Mar, 2021

« Mon corps, mon choix » ? Un slogan que Rose ne fait pas sien. Enceinte à 23 ans, elle voulait mener à terme sa grossesse mais son compagnon s’y oppose. « Hors de question qu’on le garde ». Et selon son entourage, elle ne pourra pas s’en sortir seule. « Personne ne m’a soutenue, je n’ai entendu que des “tu ne peux pas le garder” », témoigne-t-elle. Pour Inès, c’est « une situation très précaire », qui la convainc qu’elle ne peut pas élever seule un enfant, « que ce soit matériellement, ou psychologiquement ».

L’histoire de Julie ressemble à celle de Rose. Enceinte à 20 ans, sa grossesse est détectée au bout de 10 semaines. « Durant l’échographie, on m’a fait entendre le cœur du bébé et on me l’a montré à l’écran. À ce moment-là, j’ignorais ce que je voulais faire, précise-t-elle. Mais le fait d’entendre battre son cœur m’a totalement chamboulée ». Envisager l’avortement devient « impossible ». Mais du côté de son compagnon, c’est « un refus catégorique ».

L’avortement, un « soin » ?

Rose a eu recours à l’avortement médicamenteux à domicile. On lui avait affirmé qu’« à ce stade c’est juste un amas de cellules », mais ce qu’elle voit est bien différent. Les infirmières qu’elle interrogera à l’hôpital lui riront au nez. Rose « tombe en grave dépression, et pleure nuit et jour durant neuf mois ». Sa deuxième grossesse se solde par une fausse couche. Quand elle tombe enceinte pour la troisième fois de sa vie, « elle contracte le cytomégalovirus, transmissible au fœtus ». Elle décide de garder son enfant, contre l’avis de son entourage et du corps médical qui « font de nouveau pression pour qu’elle avorte, en raison d’un risque de handicap pour l’enfant ». Elle accouchera d’un enfant « en parfaite santé ».

Julie quant à elle a subi un avortement chirurgical. « Quelques jours après, j’ai fait une hémorragie et cela m’a encore davantage traumatisée », témoigne-t-elle. Après avoir tenté de se suicider, elle est hospitalisée dans un service psychiatrique. « Durant deux ans j’ai bénéficié d’un suivi psychologique grâce à une association, explique-t-elle. Je suis toujours avec mon compagnon de l’époque. Il m’a demandé pardon. »

Source : L’Incorrect, Jeanne Leclerc (18/03/2021) – Photo : Ulrike Mai de Pixabay

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