Chimères animal-homme : « Une folie menée au nom de la liberté de la recherche »

Publié le 14 Oct, 2019

Les chimères animal-homme sont bel et bien à l’ordre du jour du projet de loi de bioéthique. Le philosophe Dominique Folscheid auteur du récent ouvrage Made in Labo, publié aux éditions du Cerf, en rappelle les origines : les chimères sont « un vieux fantasme » qui « appartiennent à un ancien imaginaire incarné par les licornes, ou encore les divinités égyptiennes humaines à tête d’animal ». La nouveauté ? « La technique s’en est emparée, rendant accessible leur réalisation », en mettant en avant « une conception très mécaniste du corps, selon laquelle il suffit de changer une pièce pour que cela fonctionne » (cf. Les embryons chimériques à l’heure de la révision de la loi de bioéthique).

 

Selon le philosophe : « Il s’agit d’une sorte de folie, menée au nom de la liberté de la recherche ». Il affirme : « Ces expérimentations relèvent de l’hubris, de la démesure qui saisit certains chercheurs voulant, par la technique, réaliser les grands mythes et prendre tout pouvoir sur la nature. Cela s’inscrit dans le mouvement général de délire technicien, ainsi que dans la pensée transhumaniste. Celle-ci vise à augmenter l’homme par la technique et l’intelligence artificielle, mais également en l’animalisant, afin de le doter de nouvelles capacités. L’idée est que l’animal, pourvu de griffes ou de branchies, est mieux doté que l’humain, créature ratée et limitée ». Ces développements sont également cohérents avec « l’idée qu’il n’y a pas de différence radicale et ontologique entre l’homme et l’animal », idée qui émerge « dans le contexte actuel de montée de l’animalisme et de l’antispécisme ».

 

Dominique Folscheid pointe une sorte de schizophrénie : « D’une part, on prône un retour à la nature et une défense de l’environnement, et de l’autre, nous sommes dans une technosphère au sein de laquelle le principe de précaution s’applique à tout sauf à l’humain ». Et « il y a dans la création de chimères une domination, encore inégalée, de l’homme sur l’animal. L’homme en fait son esclave, bien au-delà du niveau de l’animal domestique ».

La Vie (11/10/2019) – « Les embryons chimères, une folie au nom de la liberté de la recherche »

 

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