Soigner la maladie de Parkinson ? Les Japonais lancent le premier essai sur l’homme d’un traitement à base de cellules souches iPS

Publié le 31 Juil, 2018

Les chercheurs japonais de l’équipe de Jun Takahashi[1] ont annoncé hier que le premier essai clinique sur l’homme allait débuter mercredi 1er août, pour tenter de soigner la maladie de Parkinson à l’aide de cellules souches iPS.

 

La maladie de Parkinson est causée par la dégénérescence, dans le cerveau, des neurones producteurs de dopamine, un neurotransmetteur intervenant dans le contrôle de la motricité.  S’ensuivent chez le patient des tremblements, une rigidité des membres et une diminution progressive des mouvements du corps.

 

Les cellules souches pluripotentes induites ou « iPS » sont « des cellules adultes ramenées à l’état quasi embryonnaire » par une manipulation génétique. Celle-ci leur donne « la capacité de produire n’importe quel genre de cellules (pluripotence), selon le lieu du corps où elles sont ensuite transplantées ».

 

Les chercheurs, de l’Université de Tokyo, prévoient d’injecter des cellules souches issues de donneurs sains dans le cerveau des patients. Les cellules souches devraient alors évoluer en neurones producteurs de dopamine (cf. Générer des neurones à partir de cellules souches ). La dopamine est le neurotransmetteur contrôlant la motricité. L’essai clinique portera sur 7 patients, âgés de 50 à 69 ans, qui se verront injecter chacun cinq millions de cellules souches dans le cerveau. Les cellules injectées devraient venir compléter les neurones endommagés, faisant ainsi régresser la maladie. Les patients seront observés pendant deux ans. L’essai sera mené à l’université de Tokyo.

 

Cet essai intervient suite à une expérience similaire réalisée sur des singes (cf. Parkinson et cellules iPS : des résultats encourageants chez le singe ). Ce premier essai a permis d’améliorer les capacités des primates alors qu’ils étaient atteints d’une forme de Parkinson. L’étude a été publiée en août 2017 dans la revue scientifique Nature. « La survie des cellules greffées, par injection dans le cerveau des primates, a été observée pendant deux ans, sans aucune apparition de tumeur ».

 

Contrairement aux cellules souches provenant d’embryons humains, les cellules souches iPS ne posent « pas de problèmes éthiques fondamentaux ».

 

Selon la Parkinson’s Disease Foundation américaine, la maladie de Parkinson affecte plus de dix millions de personnes dans le monde. Selon cette fondation, les thérapies actuellement disponibles « améliorent les symptômes sans ralentir la progression de la maladie ».

 

Voir aussi :

 

Le lancement d’un essai clinique à base d’iPS différé

Les cellules iPS ont 10 ans !

Des cellules de porcs pour traiter la maladie de Parkinson ?

Parthénotes et maladie de Parkinson : l’essai clinique australien se poursuit

Maladie de Parkinson : vers un traitement prometteur et éthique

 

[1] Professeur au Centre de recherche et d’application sur les cellules iPS de l”université de Tokyo

AFP (30/07/2018)

Japan Time (30/07/2018) – Kyoto team pits iPS cells against Parkinson’s disease

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