Les moustiques génétiquement modifiés, une approche sans risque pour lutter contre les maladies vectorielles ?

Publié le 11 Juin, 2017

La semaine dernière, le Haut conseil des biotechnologies (HCB) a rendu public son avis sur l’utilisation de moustiques génétiquement modifiés dans le cadre de la lutte antivectorielle. Le HCB avait été saisi en octobre 2015 par Ségolène Royal, alors ministre de l’environnement, « d’une demande d’éclairage sur les avantages et inconvénients de l’utilisation de moustiques génétiquement modifiés pour lutter contre les moustiques vecteurs de maladies » telles que le Zika, la dengue ou le chikungunya. Pour ces maladies à transmission vectorielles, qui « provoquent plus d’un million de décès chaque année dans le monde », on ne dispose « ni de traitement médical efficace, ni de vaccins adaptés et les moyens mis en œuvre pour éliminer les moustiques vecteurs sont limités (restrictions voire inefficacité des molécules insecticides) ». Le HCB estime aujourd’hui que la lutte contre ces maladies « exige de s’appuyer sur une palette de solutions variées combinant différentes approches complémentaires » ; ainsi « le recours à des moustiques modifiés apparaît être une stratégie à ne pas négliger, qui ouvre des perspectives intéressantes en terme de contrôle de populations de moustiques vecteurs ».

 

Deux possibilités de mode d’action sont envisagées : « diminuer le nombre de moustiques vecteurs par blocage de la reproduction des moustiques », ou leur faire perdre « la capacité à transmettre le pathogène responsable de la maladie chez l’homme ». Les moustiques sont « soit génétiquement modifiés, soit rendus stériles par irradiation ».

 

Si le HCB « salue l’intérêt potentiel de cette solution », il reconnait toutefois que « les effets positifs en termes d’impacts sur les épidémies restent à déterminer » et que cette stratégie serait à utiliser « sur le long terme et non comme un outil d’urgence ». Mais cet avis « consensuel » ne répond pas aux nombreuses questions posées par cette technique estime Jean-Yves Nau, journaliste et docteur en médecine. L’intérêt de la technique « est-il suffisant pour prendre le risque de bouleverser les équilibres écologiques » ?

 

Note Gènéthique :

Le quotidien du médecin, Fabienne Rigal (8/06/2017); Slate, Jean-Yves Nau (11/06/2017)

Photo: Pixabay / DR

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