PMA : Le screening génétique préimplantatoire « n’a pas d’intérêt »

Publié le 21 Sep, 2016

Le PGS ou Preimplantation Genetic Screening est une technique de sélection des embryons utilisée dans les protocoles de fécondation in vitro (FIV)[1]. L’objectif est « d’éliminer les embryons présentant des anomalies chromosomiques pour n’implanter que les embryons ‘normaux’ » et améliorer le taux de succès des FIV. Mais deux études publiées en juin et septembre 2016 viennent remettre en cause son utilisation.

 

Le docteur Jacqueline Mandelbaum, ancienne chef du service de biologie de la reproduction de l’hôpital Tenon et ancienne membre du CCNE[2], explique que « le PGS n’a pas fait ses preuves », il n’y a donc « aucun intérêt à le proposer à toutes les femmes ». D’autant plus qu’ « on s’est rendu compte qu’il y avait sans doute une correction naturelle chez certains embryons ; ainsi les anomalies pourraient se résorber et l’embryon s’implanter ».

 

Cette technique consiste à réaliser une biopsie de cinq à dix cellules sur l’embryon au troisième ou au cinquième jour après la fécondation in vitro. Le prélèvement est ensuite analysé par un généticien qui sélectionne les embryons à implanter. Certaines cliniques en Espagne n’hésite pas à annoncer que le PGS « augmente le pourcentage de grossesse à chaque transfert, dès la première tentative, jusqu’à 70% ».

 

Mais les dernières études publiées vont à l’encontre de cette affirmation : « Une étude américaine ne montre aucune différence chez les moins de 37 ans ; et chez les plus de 37 ans, les femmes doivent souvent attendre de nombreux cycles pour se voir enfin implanter un embryon puisqu’elles ont moins d’ovocytes et qu’ils sont plus souvent porteurs d’anomalies ». La seconde étude, publiée par une équipe de Stanford, « montre une infériorité de la FIV associée au PGS par rapport aux conceptions naturelles » : « le temps moyen pour le groupe FIV et PGS est de 6,5 mois pour tomber enceinte. Contre trois mois pour les autres ».

 

Ces études entraineront-elles un changement des pratiques ? Le Docteur Mandelbaum en doute : « L’argument du PGS séduit les patientes et le coût n’étant pas négligeable, l’intérêt  commercial est bien présent ».

 

[1] Le PGS est utilisé en Espagne et aux Etats-Unis, interdit en France.

[2] Comité Consultatif National d’Ethique.

 

Destination santé, Alejandro Jimenez (21/09/2016)

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