Prise en charge en soins palliatifs des détenus : des questions particulières, une mise en oeuvre complexe

Publié le 14 Mar, 2016

A l’occasion du 12ème congrès national des unités de consultation et de soins ambulatoires (UCSA), l’étude PARME, menée sous la direction du Professeur Régis Aubry depuis 2012, a été présentée. Cette étude visait à évaluer la situation des personnes détenues relevant de soins palliatifs dans les prisons françaises.

 

Il s’agissait, dans un premier temps de « recenser des situations de fin de vie dans l’ensemble des prisons ». Cinquante patients ont été inclus, « atteints de maladie grave, chronique, évolutive ou terminale mettant en jeu le pronostic vital, en phase avancée ou terminale dont les médecins estimaient que le pronostic vital était engagé à moins d’un an ». Les chercheurs ont ensuite mené une enquête qualitative, en procédant à des entretiens avec les patients-détenus et les professionnels intervenant dans leurs parcours et leur prise en charge.

 

Pour la plupart des patients inclus, la question se posait d’une suspension de peine pour raison médicale, en raison « de soins et traitements spécifiques difficilement réalisables en prison, et/ou en raison de l’altération de l’état général du patient ou encore de son degré de dépendance ». Les demandes de suspension n’ont pas toujours été acceptées. Les professionnels interrogés ont témoigné du « caractère très ‘personnel-dépendant’ des décisions » des « problèmes d’interopérabilité de logiciels entre hôpitaux et établissements pénitentiaires », qui retardent, pour des raisons informatiques, des prises en charge « pourtant extrêmement urgentes ».

 

L’étude met aussi en évidence « des difficultés de prise en charge dans les différentes structures sanitaires » : difficultés de continuité des soins, d’obtention d’équipements adaptés, mais aussi limite de « la place offerte aux familles ». Par ailleurs « la prison exacerbe la ‘méfiance’ entre patients-détenus et professionnels ». Des expériences « sont parfois mal vécues par les patients en raison des modalités de surveillance et la présence de surveillants lors des soins ». Pour les professionnels  de santé « cette organisation parasite la relation de soin et ne permet pas toujours d’offrir l’intimité que requiert ce moment particulier ».

 

En conclusion, « cette organisation complexe paralyse en partie la mise en place d’un accompagnement palliatif », et les collaborations « entre services hospitaliers et équipes mobiles de soins palliatifs semblent encore trop peu développées ».

Hospimedia (14/03/2016)

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