L’Allemagne se penche sur le suicide assisté

Publié le 14 Oct, 2015

Quatre projets de loi sur le suicide assisté seront examinés au parlement allemand en novembre. Actuellement, « l’assistance au suicide est tolérée » et la loi « permet aux professionnels de fournir aux patients des médicaments mortels, si ces derniers le décident ». Les quatre projets, déjà discutés cet été au Bundestag (cf. Gènéthique du 6 juillet 2015), font état de positions adverses :

 

Le premier « émane de Michael Brand, de la CDU (union chrétienne démocrate) et de la sociale-démocrate Kerstin Griese », il vise à punir «toute personne offrant l’assistance au suicide contre paiement ». Dans le même sens, un second projet « déposé par le démocrate chrétien Patrick Sensburg veut interdire totalement le suicide assisté ».

 

Le troisième projet de loi, déposé par Renate Künast des Verts et Petra Sitte de la Gauche vise à l’inverse à supprimer les obstacles juridiques au suicide assisté. Enfin, le vice président du Bundestag Peter Hintze et la sociale démocrate Carola Reimann veulent de leur côté « autoriser les médecins à administrer l’aide au suicide assisté sous certaines conditions, dans les cas de maladies incurables ».

 

Angela Merkel soutient le projet de Michael Brand et Kerstin Griese « qui prévoit une peine de trois ans de prison pour quiconque offre ou se fait l’intermédiaire de ces services ‘à des conditions commerciales’». Il autoriserait cependant le suicide assisté dans « des cas individuels ».

 

Les associations telles que Sterbehilfe Deutschland qui « assistent les personnes désireuses de mourir en Allemagne » voient d’un mauvais œil ce projet qui « sonnerait leur glas ». De même, les associations suisses d’assistance au suicide « observent attentivement le débat en Allemagne, car son issue aura des conséquences sur les services qu’elles fournissent ». En effet la Suisse « est le seul pays où les non résidents peuvent bénéficier de l’assistance au suicide » ; elle attire ainsi de nombreux allemands et britanniques. Ces organisations (Dignitas, Exit, Lifecircle) se défendent et expliquent que leur but « n’est pas de faire venir des gens du monde entier en Suisse, mais plutôt que les autres pays adaptent leur législation pour y introduire des solutions pour la fin de vie ».

 

Le projet de loi soutenu par Angela Merkel a également reçu l’approbation du Conseil de l’église évangélique allemande : « Les gens ne devraient pas avoir l’option de se tuer à n’importe quel moment de leur vie, il y a de meilleurs solutions dans les homes et avec les soins palliatifs ».

 

 

Swiss info (14/10/2015)

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