L’Académie va donner ses recommandations sur la greffe éphémère d’utérus

Publié le 18 Juin, 2015

Un rapport sur la greffe d’utérus, réalisé par les Prs Roger Henrion et Jacques Milliez pendant plus d’un an propose des recommandations et va être présenté à l’Académie de médecine. Celle-ci doit se prononcer lors de sa session hebdomadaire de la semaine prochaine sur le sujet.

 

En effet, depuis la naissance d’un enfant vivant en 2014 après une greffe d’utérus en Suède, la greffe d’utérus est passée dans le champ des possibles. En France, deux équipes sont prête à “passer à l’acte”: à Limoges, Tristan Gauthier et Pascal Pivert, travaillent sur la greffe à partir de prélèvement sur cadavres, et à Suresnes (hôpital Foch) Jean-Marc Ayoubi et René Frydman, travaillent sur la greffe à partir de donneuses vivantes. “Nous avons beaucoup concerté avec l’équipe suédoise et nous avançons sur le sujet. Nous n’avons pas encore l’autorisation des instances ni le cadre législatif et nous attendons avec impatience le rapport de l’académie de médecine”,  explique le professeur Jean-Marc Ayoubi, gynécologue, chef de service de la maternité de l’hôpital Foch.

 

Questions cliniques et éthiques

 

La greffe d’utérus soulève des questions cliniques. Les grossesses sont à risque (hypertension artérielle, prématurité, retard de croissance utérine) ce qui nécessite une surveillance importante de la mère par les obstétriciens et les équipes de transplantation (tous les 5 jours). En outre, “des interrogations subsistent à long terme, pour l’avenir des enfants” dans la mesure où des inconnues demeurent quant à leur santé.

 

La greffe d’utérus soulève également des questions éthiques. D’abord, au sujet de la provenance de l’organe transplanté : “La mère peut se sentir coupable de l’anomalie de sa fille et se croire obligée de donner son utérus. Il peut aussi s’agir aussi d’un utérus retiré lors d’un prolapsus par exemple, ou encore d’hystérectomies pratiquées chez des transsexuels féminins voulant devenir des hommes – ils seraient disposés à le faire à 70 % selon les psychiatres de l’hôpital Foch. Avec le grand avantage que ce sont des femmes jeunes”, fait valoir le Pr Henrion dans Le Quotidien du Médecin. Enfin, le rapport lie la greffe d’utérus à la GPA. Cette option diminuerait “le commerce éhonté de ‘ventres à louer’” explique ledit rapport. 

 

Le Quotidien du Médecin (Dr Irène Drogou) 18/06/2015 – Blog de Jean-Yves Nau 18/06/2015 – France Info (Bruno Rougier) 16/06/2015

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