Réactions suite à la remise du prix Nobel de Médecine 2012

Publié le 9 Oct, 2012

Après la remise de son prix Nobel de Médecine 2012 (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 08/10/12), le biologiste britannique John B.Gurdon s’est dit "immensément honoré d’être récompensé par cette incroyable marque de reconnaissance et ravi de la recevoir avec (le chercheur japonais) Shinya Yamanaka, dont le travail a amené ce champ de recherche à offrir des perspectives réalistes de bénéfices thérapeutiques".

Dans le même temps, des scientifiques ont réagi. Ainsi, pour le Pr Marc Peschanski (ISTEM – INSERM), "ce prix Nobel est une excellente nouvelle. Yamanaka a créé le concept de reprogrammation cellulaire. […] [Un des] grand[s] intérêt[s] des cellules IPS [cellules souches pluripotentes induites] est la modélisation : on fabrique des lignées cellulaires à partir de donneurs atteints de maladies génétiques et on obtient des cultures permettant le criblage de molécules potentiellement thérapeutiques". Pour Jean-Marc Lemaitre, de l’Institut de génomique fonctionnelle (Inserm), les travaux du chercheur Japonais Shinya Yamanaka, ont été "une vraie découverte exceptionnelle".

Pour sa part, la Fondation Jérôme Lejeune, "se réjouit de cette remise du prix Nobel au Pr Yamanaka" et dit "regretter que l’Agence de la biomédecine ait mis plusieurs années avant de faire référence à cette découverte majeure qui constituait pourtant une alternative aux recherches sur l’embryon, qu’elle a continuées à autoriser par dérogations dans des conditions contestables". En outre, la fondation "en appelle aux responsables politiques afin qu’ils envoient un message clair et crédibilisant à la communauté scientifique internationale : la France engage pleinement ses forces de recherche au profit des cellules souches non embryonnaires".

Julian Savulescu, Pr d’éthique de l’université d’Oxford précise : "pour ses travaux, M. Yamanaka ‘ne mérite pas qu’un prix Nobel de médecine, mais aussi un prix Nobel d’Ethique".
De même, "le choix du comité Nobel a été salué par le ‘père’ de la brebis Dolly, le britannique Ian Wilmut, qui a souligné ‘un travail important et innovant’ " et souligné l’ "avantage thérapeutique majeur" des cellules IPS. En effet, pour Ian Wilmut, ces cellules "sont génétiquement identiques au patient, permettent de modéliser des pathologies et de rechercher rapidement des médicaments pour traiter en amont des symptômes de la maladie" précisant qu’il "existe déjà une centaine de ces lignées cellulaires sur lesquelles on peut travailler sans attendre pour nous aider à comprendre les maladies d’ici 5 ans".

En pratique, "les IPS peuvent constituer une source de cellules à tout faire pour, par exemple, tester de nouveaux médicaments ou étudier des maladies". Par ailleurs, "pour la thérapie cellulaire expérimentale, elles n’entraînent pas à priori de risque de rejet par l’organisme puisqu’elles proviennent du patient lui-même". A ce titre, "en 2013, un essai clinique d’ ‘innocuité’ réalisé à Kobé au Japon devrait utiliser pour la première fois cette technique avec un essai sur la rétine chez des patients souffrants de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)".

AFP 08/10/12 – Le Figaro (Damien Mascret – Martine Perez) 09/10/12 – Zenit.org (Anita Bourdin) 09/10/12 

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