Recrudescence des avortements médicamenteux et auto-induits

Publié le 31 Oct, 2011

Une étude sur la télémédecine appliquée à l’IVG médicamenteuse à domicile a été publiée fin septembre 2011 dans ACTA Obstetricia et Gynecologica Scandinavica, la revue de la Nordic Federation of Societies of Obstetrics and Gynecology.

Selon les conclusions de cette étude menée sur plus de 2 300 femmes dans le monde, les femmes vivant dans des pays sans accès à des "services sécuritaires" sont, pour une majorité, capables de s’auto-effectuer une IVG médicamenteuse efficacement chez elles via la télémédecine. Les auteurs ont observé des différences régionales importantes dans les taux d’intervention chirurgicale suite à des avortements médicamenteux pratiqués à domicile avec télémédecine. Selon eux, ces différences sont liées à la diversité de pratiques cliniques et de directives locales sur l’IVG plutôt qu’à des complications post-avortement nécessitant une intervention. Ils estiment que l’avortement médicamenteux effectué par les femmes elles-mêmes, à la maison et avec télémédecine, est "sécuritaire".

Un article publié sur Slate.fr évoque également la sortie de nouvelles études montrant la persistance et l’augmentation des avortements auto-induits aux Etats-Unis. En dehors de certains cas médiatisés de femmes ayant tenté de s’avorter seules par divers moyens, il est souvent difficile d’évaluer ce phénomène. Une étude publiée dans le dernier numéro de l’American Journal of Obstetrics and Gynecology et menée auprès de 9 493 femmes admises dans des centres proposant des avortements montre que plus de 2% d’entre elles auraient déjà  tenté de s’avorter toutes seules. Une deuxième étude portant sur 1 425 femmes – interrogées dans des salles d’attente de cliniques – et parue dans l’actuel numéro de Reproductive Health Matters, conclut que 4,6% d’entre elles auraient également cherché à interrompre seules leur grossesse. Cette dernière enquête fait état des "motivations" des femmes concernées : celles-ci évoquent la volonté d’éviter les cliniques suite à de mauvaises expériences, le fait de ne pas trouver de cliniques ou des raisons financières. Si ces femmes utilisent souvent du misoprostol (anti-ulcéreux provoquant des contractions utérines), de plus en plus d’entre elles usent de méthodes diverses sans doute trouvées sur l’Internet (guides "d’avortements faits-maison", procédés à base de plantes, etc). Malgré ces études, aucune donnée significative n’existe concernant le nombre réelle de personnes pratiquant ces auto-interventions ni sur l’efficience de telles techniques. Enfin, chez les enfants ayant réchappé à des tentatives d’auto-avortements par misoprostol, on constate des malformations.

 Slate.fr (Sharon Lerner, traduit par Peggy Sastre) 29/10/11 – Santelog.com 29/10/11

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