Chine et Inde : graves conséquences démographiques

Publié le 11 Oct, 2011

Isabelle Attané, chercheuse à l’Institut national d’études démographiques (INED) publie un livre intitulé "Au pays des enfants rares" dans lequel elle décrit les conséquences dramatiques de la politique de l’enfant unique adoptée en Chine dans les années 1970. Cette politique, souligne-t-elle, offre des destinées diamétralement opposées selon que l’on vienne du milieu urbain ou rural. Si dans les campagnes, les petites filles sont toujours avortées ou non soignées et les enfants continuent de manquer l’école pour aider aux travaux des champs; en ville, on assiste à un "darwinisme obtus", la réussite personnelle étant la priorité dans l’éducation des enfants. Ces derniers apprennent dès 18 mois les maths, les sciences, l’anglais, etc. L’objectif est de les rendre les plus "performants" possible dès l’enfance, au risque de leur faire vivre un enfer.

Si cette politique a d’abord mené la Chine à être plus compétitive grâce au nombre d’actifs supérieurs à celui des inactifs, une fois la génération de l’enfant unique devenue adulte, les problèmes économiques, de santé publique, du manque de femmes, de pénurie de main d’œuvre et la dépendance du quatrième âge seront immenses. D’ici 2030, nous assisterons à ce phénomène sans précédent que les experts appellent le "bonus démographique".

En Inde où, comme en Chine, la sélection des sexes est une pratique courante, le gouvernement lance une campagne publicitaire "pour le droit des filles à naître". Les lecteurs des quotidiens indiens pourront donc voir la photo d’un leader politique portant une enfant dans ses bras, suivie du slogan "Les filles apportent la joie de vivre". Parallèlement, l’Etat du Madhya Pradesh (centre de l’Inde) lance la campagne "Sauvez nos filles", déjà menée dans plusieurs autres Etats indiens. Selon des statistiques récentes, 40 millions de petites filles ont été avortées en Inde ces dernières décennies. Dans ce pays où le paiement d’une dot est encore la norme, les filles sont en effet considérées comme non rentables. Le gouvernement indien veut donc faire évoluer les mentalités pour enrayer les graves conséquences de ces avortements sélectifs.

Marianne2.fr (Philippe Cohen)  12/10/11 – Libération (Pierre Prakash) 12/10/11

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