A propos de la gestation pour autrui

Publié le 1 Déc, 2008

Dans Liberté Politique, Pierre-Olivier Arduin, responsable de la commission bioéthique du diocèse de Fréjus-Toulon, revient sur la question des mères porteuses. Pour lui, le rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) (cf. Synthèse de presse du 18/11/08) est "une litanie de transgressions", mais il y a une chose que l’OPECST n’a pas voulu cautionner : la légalisation des mères porteuses.

Pierre-Olivier Arduin rappelle qu’en juin dernier, une mission sénatoriale avait rendu un rapport en faveur de la légalisation de la gestation pour autrui (GPA) (cf. Synthèse de presse du 26/06/08).

En France, rappelle-t-il, la pratique des mères porteuses est interdite. En effet, dans "l’esprit  de notre appareil juridique, la mère est celle qui a donné la vie". La notion de mère porteuse contredirait donc nos principes de droit, en particulier ceux d’indisponibilité et de non patrimonialité du corps humain. En ce qui concerne la mère porteuse, il démontre en effet que nous sommes dans l’instrumentalisation de la personne même si celle-ci est volontaire. Par ailleurs, la mère porteuse s’engageant à "céder l’enfant qu’elle aura porté en posant un acte de disposition relatif à une personne", on tombe là dans le principe de la chosification de l’enfant. Et de rappeler que "les choses ont un prix, l’homme a une dignité, loi fondamentale de notre civilisation, même pour ceux qui n’ont pas de Dieu". On peut également se poser la question de la "qualité" du produit négocié dans le contrat : qu’adviendrait-il si l’enfant était handicapé par exemple ?

Par ailleurs, Pierre-Olivier Arduin rappelle l’importance de la relation materno-foetale. Celle-ci est de plus en plus documentée notamment sur sa contribution à la construction de la personnalité de l’enfant et de sa mère. Il cite plusieurs experts qui dénoncent le fait que l’on occulte les données scientifiques sur l’apport de la relation materno-foetale dans la construction de l’enfant. Rappelons que les sénateurs avaient d’ailleurs voulu tenir compte de l’importance de cette relation accordant un droit au remords ou droit au repentir, si la mère porteuse souhaite in fine devenir la mère éducatrice.

Enfin, Pierre-Olivier Arduin dénonce le faux parallèle fait entre la GPA et l’adoption. Dans le cas de l’adoption, les parents viennent au secours d’un enfant déjà né et orphelin de ses deux parents naturels. Le choix de la paternité et maternité  adoptives "n’est pas à l’origine de l’enfant. Il ne cause pas son existence, il ne le fait pas fabriquer".

Rappelant que pour les partisans de la GPA pour qui il suffit d’encadrer la pratique, Pierre-Olivier Arduin explique que légaliser cette pratique reviendrait à abattre tout notre édifice juridique.

Libertépolitique.com  28/11/08

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