Des neurones à partir de cellules d’embryons humains

Publié le 17 Août, 2004

L’équipe du Dr Lorenz Studer (laboratoires des cellules souches du Sloan Kettering Cancer Center – New York) vient de démontrer que des cellules souches d’embryons humains pouvaient se différencier en cellules neuronales productrices de dopamine, messager chimique servant à la communication entre neurones, en manque chez les personnes atteintes de Parkinson *.

Des travaux antérieurs, notamment chez la souris, avaient permis d’obtenir des cellules du système nerveux central (neurones, astrocytes…) sans aboutir à une différenciation assez fine pour disposer d’un type précis de neurones humains. Cette fois ci, pour la première fois, les chercheurs sont parvenus à une différenciation fonctionnelle fine de cellules plus spécialisées. En effet, 70 % des cellules souches embryonnaires humaines se sont différenciées en neurones dits « dopaminergiques ».
Le français Anselme Perrier, premier auteur de l’article, explique : « les résultats ont été confirmés à partir de trois lignées différentes de cellules souches humaines et deux de singe, et le bon fonctionnement de ces cellules a été vérifié in vitro ». 

Le site de Nature dans sa rubrique News rapporte que face à la frénésie que suscite la recherche sur les cellules souches d’embryons humains certains chercheurs rappellent le besoin d’une « dose de réalité ». Le Dr Louis M. Kuntel, directeur du programme de génomique au Children’s Hospital de Boston, a rappelé à ses collègues lors d’un symposium sur la recherche sur les cellules souches : « les thérapies issues de la recherche sur les cellules souches embryonnaires sont à des décennies lumière ».

Les cellules souches embryonnaires ne sont pas l’unique voie de recherche sur les maladies dégénératives. Déjà plusieurs travaux ont démontré l’efficacité des cellules souches adultes dans le traitement de la maladie de Parkinson. La revue Nature Médecine publiait en mai 2003 les résultats d’une thérapie cellulaire menée sur cinq patients atteints de cette maladie. Un an plus tard, ils avaient amélioré de 61% leurs capacités d’exécution des activités quotidiennes.

NDLR : Notons que la recherche sur les cellules souches adultes ne pose, à la différence de celle sur les cellules souches embryonnaires, aucun problème éthique car elle n’implique pas la destruction d’embryons humains.

* publication dans le Proceedings of the National Academy of Sciences du 14 août 2004.

Le Figaro (Jean-Michel Bader) 17/08/04 – La Libre Belgique (Laurence Dardenne) 17/08/04 – Le Monde (Jean-Yvers Nau) 17/08/04 – La Croix (Denis Sergent) 18/08/04 – Futura-Sciences (Jean-Luc Goudet) 18/08/04 – Nature 19/08/04

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