Canada : proposition de loi pour l’euthanasie

Publié le 19 Avr, 2010

Le Parlement canadien s’apprête à voter, le 21 avril 2010, une proposition de loi intitulée "Loi modifiant le Code criminel (droit de mourir dignement)", déposée  par la députée Francine Lalonde. Inspirée par les législations sur l’euthanasie et le suicide assisté existant déjà en Belgique, au Luxembourg et aux Pays Bas, cette loi vise à autoriser les "personnes en fin de vie, dont les souffrances sont insupportables et ne peuvent être soulagées, de demander à un médecin de les aider à mourir, à certaines conditions".

Ce projet de loi a été soutenu par l’association québécoise pour le droit de mourir dans la dignité qui fait partie de la fédération mondiale des associations pour le droit de mourir (World Federation for the Right to Die Societies). Pour Francine Lalonde, le médecin à qui une personne demande de l’aider à mourir "doit d’abord accepter et faire confirmer le diagnostic par un autre médecin. Il doit s’assurer que la personne fait sa demande de son plein gré, qu’elle sache que c’est toujours elle qui décide du moment de sa mort, et si elle veut toujours être aidée à mourir". Par rapport à la crainte de dérapages que pourrait entraîner une telle loi, elle affirme qu’il n’y a pas eu de dérapages en Belgique, aux Pays Bas et au Luxembourg, et que "c’est l’absence de loi, et donc de choix, qui permet les dérapages".

Francine Lalonde explique que le Canada étant "une fédération dans laquelle le Code criminel est de juridiction fédérale, le Parlement devra d’abord décriminaliser l’aide médicale à mourir […] pour qu’ensuite les conditions devant encadrer cette aide soient établies par les ministères provinciaux de la Santé et les Collèges des médecins". Elle rappelle que l’Assemblée nationale du Québec a décidé, en décembre 2009, d’engager "une consultation sur la question du droit de mourir dignement". Elle précise que la Commission parlementaire a "reçu une trentaine de mémoires et interrogé leurs auteurs" et qu’elle "se prépare à consulter l’ensemble de la population à partir du mois d’août". Pour elle, "soins palliatifs et aide médicale à mourir ne s’opposent pas", et "des soins palliatifs de qualité, offerts à tous, devraient, au Québec et au Canada, comprendre le choix, pour les personnes en fin de vie, de demander d’être aidées médicalement à mourir […]. Lui permettre de faire le choix libre et éclairé d’être aidée à mettre fin à ses souffrances est, à mon avis, l’expression même de la plus grande compassion".

Sur le site Internet Cyberpresse.ca, la journaliste Isabelle Bégin-O’Connor s’interroge : "quand la médecine fait des avancées gigantesques en traitement curatif, quand les cas de douleur intraitable en fin de vie se raréfient toujours et bénéficient, au besoin, les derniers jours, d’un sommeil induit appelé ‘sédation palliative’, ne serait-il pas contre-indiqué d’institutionnaliser le désespoir, et ainsi l’encourager et le multiplier ?"

Le Devoir.com (Francine Lalonde) 15/04/10 – Cyberpresse.ca (Isabelle Bégin-O’Connor) 19/04/10

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