Québec : vers un dépistage généralisé de la trisomie 21 ?

Publié le 26 Fév, 2010

Le Québec s’apprête à mettre en place un programme de dépistage prénatal de la trisomie 21. Dominique Breton, porte-parole au ministère de la Santé et des Services sociaux a indiqué que le gouvernement ira "de l’avant ce printemps, mais les détails entourant le programme seront dévoilés en temps opportun". Cette annonce provoque une inquiétude chez certains et "une véritable bataille se livre en coulisses" alors que le gouvernement réfléchit aux conditions de déploiement des tests.

Les médecins et obstétriciens qui demandent l’implantation de ce programme depuis longtemps sont inquiets car "rien n’a encore été fait pour s’assurer qu’on aura les ressources nécessaires à la mise en place et au contrôle de qualité des tests de dépistage". Ceux-ci comprendraient "une échographie de datation et une analyse sanguine au début de la grossesse, suivies d’une autre analyse de sang entre la 14e et la 18e semaine de grossesse". Or "les hôpitaux sont déjà débordés avec les échographies qui sont faites systématiquement autour de la 20e semaine de grossesse". Les médecins redoutent d’être submergés. Le Dr Corinne Leclercq, présidente de l’Association des obstétriciens et gynécologues du Québec s’interroge : "Que va-t-on faire si les résultats sont anormaux ? Comment s’assurer du contrôle de qualité des résultats ?" Avec plus de 80 000 naissances au Québec, ces questions seront d’autant plus prégnantes si le programme est offert gratuitement à tous les couples.

De son côté, la Coalition contre la mise en œuvre d’un programme public de dépistage prénatal de la trisomie 21 cherche à sensibiliser les élus sur les dérives liées à ces tests. Suzie Navert, conseillère à la promotion et à la défense des droits dans l’Association du Québec pour l’intégration sociale, déplore que le dépistage ne soit pas fait pour trouver des solutions : "la seule issue est d’avorter", explique-t-elle.

Cette affaire tombe en même temps que "l’affaire Merlin", enfant trisomique de 8 ans dont la famille est "interdite de territoire" au Canada parce que les services d’immigration ont estimé qu’il représentait un "fardeau excessif". Alors que la généticienne qui le suit estime que Merlin présente un "bon développement psychomoteur" et "devrait être autonome dans la vie quotidienne dans les années à venir" ce qui lui permet de s’intégrer sans difficulté à l’école, le petit garçon est désormais définitivement persona non grata au Canada. La lettre de refus adressée aux parents de Merlin indique que leur fils est "interdit de territoire pour raisons sanitaires" et que cette interdiction "pourrait aussi s’appliquer à d’autres séjours" qu’il pourrait envisager "à titre de visiteur".
 

Cyberpresse.ca (Pascale Breton) 25/02/10 – Le JDD 25/02/10 – Gènéthique 26/02/10

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