Gestion et suivi de l’AMP

Publié le 17 Jan, 2006

Chaque année, 5 % des couples suivent un traitement d’infertilité, dont 35 % par fécondation in vitro (FIV). 15 % des couples en âge de procréer sont infertiles dont 3 % présentent une stérilité.

Lors d’un débat organisé par la Mgen (Mutuelle générale de l’éducation nationale) sur "Procréation, parentalités, nouvelles questions éthiques", le Pr François Thépot, adjoint du directeur médical et scientifique de l’Agence de biomédecine, a déclaré "gérer la fécondation in vitro, c’est gérer les échecs".

Les actes relatifs à l’assistance médicale à la procréation (AMP) sont pris en charge par la Sécurité Sociale avant le 43ème anniversaire de la femme, dans la limite de six tentatives d’insémination et quatre de FIV.

Les questions éthiques se sont multipliées parallèlement à l’évolution de l’AMP. Pour le Pr Claude Sureau, gynécologue obstétricien, membre du Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE), les médecins doivent trouver un "équilibre entre la satisfaction de certains désirs parentaux et l’intervention publique" qu’il juge parfois trop directive comme l’interdiction du transfert d’embryon post-mortem (après le décès du père). "Que doit-on faire alors des embryons orphelins ?"

L‘AMP, si elle est source d’espoir, s’accompagne également de contraintes et de désillusions. "Nous sommes obligés de tout programmer. C’est complètement déshumanisant" témoigne une femme qui en est à sa troisième tentative. Pour une autre, l’image de la féminité est fanée, elle se compare "à une grosse vache" qu’on insémine.

Si les chances de réussite ont bien augmenté, "nous ne pouvons pas faire mieux que la nature" explique le Pr Pierre Jouannet, chef de service de biologie de la reproduction de l’hôpital Cochin. Selon le code de déontologie, un médecin peut refuser une demande d’assistance médicale à la procréation quand il la juge déraisonnable.

D‘ici l’été 2006, l’agence de biomédecine doit publier les premiers résultats de l’AMP en France. Elle a également la charge du suivi à long terme des femmes et des enfants nés par AMP. Un tel suivi pose la question du respect du secret et de l’anonymat, sur laquelle le CCNE doit rendre prochainement un avis.

Le Quotidien du Médecin (Stéphanie Hasendhal) 17/01/06

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