Mort de Vincent Humbert : une version des faits différente

Publié le 3 Déc, 2004

Vincent Humbert est mort au centre héliomarin de Berck-sur-mer il y a un an. Une partie du personnel du centre reste encore traumatisée et frustrée de n’entendre qu’une version des faits, qu’elle conteste.

Le Dr François Danzé, responsable du département des blessés crâniens du centre héliomarin raconte. Vincent Humbert a été transféré au service réanimation après que sa mère lui ait injecté une substance chimique. Le Dr Pierre Mielcarek, médecin de garde chargé de la réanimation de Vincent, estime le lendemain que l’état du jeune homme est "stationnaire et sans problème". Ainsi, à l’annonce de son décès, provoqué volontairement, le personnel qui l’a accompagné s’effondre : "tous nos efforts de plusieurs années se trouvaient soudain anéantis par cette espèce de feu d’artifice médiatique".

Le Dr Pascal Rigaux, chef de service au sein de département du Dr Danzé, explique : "nous avions travaillé un projet de vie pour Vincent, afin de remplacer son projet de mort" en lui proposant un retour à domicile ou l’intégration dans un établissement d’accueil dédié aux traumatisés crâniens. Mais Vincent et sa mère refusent.

Les Drs Rigaux et Mielcarek se rappellent la réunion collégiale précédant le geste du Dr Chaussoy : "la décision qui a été prise était l’arrêt de la ventilation assistée. Il n’a jamais été question, lors de cette réunion, de coupler cet arrêt avec une neurosédation, c’est à dire de l’accompagner d’un geste actif pour arrêter la vie". Le Dr Chaussoy dit, dans son livre, avoir évoqué cette possibilité…

Hervé Messager, kinésithérapeute de Vincent Humbert, ainsi que le personnel soignant du service des traumatisés crâniens, n’ont pas supporté cette issue dramatique. H. Messager le répète : Vincent "ne souffrait pas physiquement. Je suis formel. Ce jeune avait besoin d’être encouragé à vivre. Il ne fallait surtout pas entrer dans son jeu". L’ergothérapeute qui s’est occupée du jeune homme, témoigne : "je n’ai pas apprécié tout ce battage autour de cette histoire, et qu’on prenne Vincent pour le symbole de l’euthanasie. J’ai perdu quelqu’un qui m’était cher. J’aurais tellement préféré qu’il soit là… Vincent me manque".

La Croix (Louis de Bercy) 04/12/04

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