La recherche sur l’embryon divise l’Assemblée

Publié le 16 Jan, 2002

L’Assemblée nationale a commencé hier l’examen du projet de loi sur la bioéthique. La question de la recherche sur l’embryon et du clonage thérapeutique reste au cœur du débat. Rappelons que l’avant projet de loi prévoyait d’autoriser le clonage thérapeutique mais qu’après la mise en garde de Jacques Chirac, le gouvernement avait décidé de l’interdire.

Il craint « qu’une fois que cet embryon existe, rien n’empêcherait matériellement de le réimplanter dans l’utérus d’une femme pour avoir neuf mois après un bébé cloné ». Elisabeth Guigou a également exprimé ses craintes par rapport au trafic d’ovocytes et elle estime « primordial que soit instaurée, au niveau international, une interdiction de tout clonage reproductif… ».

 

Jean-François Mattéi de son côté a souligné que « cette technique est loin d’être maîtrisée et n’offre pas les avantages mis en avant au plan immunitaire ». Il a par ailleurs déposé 62 amendements au projet de loi estimant que les scientifiques qui défendent le clonage thérapeutique « ne disent qu’une partie de la vérité et cachent ce qui les arrange ». Par rapport à la question du clonage reproductif, ce dernier a demandé que les sanctions soient exemplaires en plaidant pour la réclusion à perpétuité et il a proposé de créer un « crime contre l’humanité de l’homme… » Un consensus assez large apparaît donc pour rejeter le clonage thérapeutique.

En fait c’est surtout l’autorisation de la recherche sur l’embryon qui divise les parlementaires. Le ministre de la recherche Roger Gérard Schwartzenberg a insisté sur le dispositif très strict prévu pour cette recherche. Alain Clayes de son côté justifie la recherche sur les embryons surnuméraires en déclarant « qu’elle poursuivra une finalité médicale incluant le but de soigner, mais aussi de prévenir et de diagnostiquer ». Jean-François Mattéi opposant déclaré à la recherche sur l’embryon si elle n’est pas destiné à l’embryon lui même, s’interroge sur ce qu’il adviendra quand tous les embryons auront été utilisés. « Pensez vous que la tentation ne sera pas grande de continuer à concevoir délibérément des embryons surnuméraires ? » ajoute t-il.

 

Quant à Christine Boutin, elle dénonce « la tartufferie » consistant à prétendre « que l’on fait un honneur à l’embryon en lui demandant de se sacrifier pour des progrès scientifiques hypothétiques ». Elle refuse « toute recherche sur la personne de l’embryon, qu’il soit surnuméraire et sans projet parental ou pas ».Le débat devrait se prolonger jusqu’à vendredi avant que les députés ne se retrouvent mardi pour voter.

Le Figaro (Catherine Petitnicolas) 16/01/02 – La Croix (Pierre Bienvault – Marianne Gomez) 16/01/02 – L’Humanité 16/01/02

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