Le projet pouvait sembler ambitieux : proposer une comédie dramatique sur l’euthanasie. Pour autant, au fur et à mesure des images, la curiosité fait place à l’incrédulité pour finir dans un total ennui, tant le film, glauque, multiplie les caricatures et les clichés, sans jamais oser l’esquisse d’une piste de réflexion.
Pour ce qui est du drame, il y en a.
Le candidat au suicide assisté, malade âgé, se rend dans un motel dont il a lui-même été l’architecte, pour y mourir. Il veut maîtriser sa mort, comme il a maîtrisé sa vie. Froidement.
L’accompagnante se révèlera n’être que la secrétaire de l’association, touchée par cet homme né le même jour et la même année que son mari défunt, souffrant de la même maladie. Elle n’a pas su accompagner vers la mort son mari en l’étouffant dans un sac plastique comme il le lui demandait… On s’en réjouit ! Ce sera l’occasion d’une diatribe sur l’Eglise « qui valorise la souffrance », aussi archaïque qu’inutile. Elle va se substituer à l’accompagnatrice de l’association, qui a refusé d’accéder à la demande du malade…
Enfin, le témoin, la prostituée du motel version moderne est un « homosexuel de profession », assumé, qui a une famille : une femme et deux enfants. Le seul qui suppliera le malade de renoncer à son projet funeste.
Pour ce qui est de la comédie, il faut chercher.
Comme souvent dans ce type de film, la « morale » est sauve et, par un retournement de l’histoire, le vieil homme meurt de sa belle mort, « réconcilié » avec son fils, alors que le jour se lève.
N’y a-t-il aucun moyen de se réjouir ? Si. Le public a flairé le navet. Dans la salle panoramique de ce cinéma parisien, seule une petite dizaine de personnes assistait à la projection. Un conseil, faites de même, restez chez vous.