Aux Etats-Unis, l’Agence pour la Protection environnementale (Environmental Protection Agency, EPA) se propose de mener à bien une étude objective et indépendante pour évaluer les risques liés à l’utilisation des nanotechnologies.
En plein développement depuis quelques décennies, les nanotechnologies soulèvent des débats inquiets quant aux potentiels risques que leur utilisation pourrait engendrer pour la santé et l’environnement (Cf. Synthèse de presse du 26/04/10). Technologies de l’infiniment petit permettant de maîtriser la matière à l’échelle du nanomètre, les nanotechnologies ouvrent des perspectives dans un certain nombre de domaines tels que l’énergie, la santé, l’électronique. Actuellement, de nombreux produits vendus dans les pays industrialisés comportent des nanomatériaux (textiles, produits cosmétiques, médicaments, etc).
En outre, le développement de ces nanomatériaux sera très important dans les années à venir. En 2009, la vente de nanomatériaux a en effet rapporté plus d’un milliard de dollars et l’on prévoit qu’elle rapportera 3000 milliards de dollars d’ici à 2015. Pourtant, à l’heure actuelle, on connaît mal les effets de l’exposition des consommateurs et de l’environnement à ces nanomatériaux.
En vue de permettre une compréhension globale des propriétés des nanomatériaux et d’en apprécier les risques pour la société, l’Agence américaine pour la protection environnementale prend l’initiative de réaliser une étude objective et indépendante de tout organisme impliqué dans les nanotechnologies. Pour cette étude, le Conseil National pour la Recherche (National Research Council, NRC), propose un plan stratégique de recherche dont les principes sont exposés dans un rapport à paraître prochainement.
Ce rapport identifie 3 points faibles de l’état actuel des recherches sur les nanotechnologies : manque de compréhension des effets de l’ingestion des nanomatériaux manufacturés sur la santé humaine; manque d’études sur les effets sur la santé et l’environnement des nanomatériaux plus complexes qui entreront dans le commerce dans les 10 années à venir; défaut d’une approche globale visant à cataloguer les nanomatériaux manufacturés selon leurs propriétés, en vue d’en déduire les risques et les degrés d’exposition.
Le rapport propose également un projet articulé autour de 3 points-clefs : identifier les sources de nanomatériaux manufacturés susceptibles d’être dangereux; comprendre comment les propriétés de ces nanomatériaux affectent les processus-clefs pouvant créer des risques; évaluer la possibilité de dangers majeurs et leur ampleur.
Bulletins Electroniques Etats-Unis (Catherine Marais) 10/02/12