Des chercheurs du Broad Institute du MIT et Harvard, et du McGovern Institute for Brain Research du MIT, ont exploité un « système bactérien naturel » pour mettre au point une nouvelle méthode d’administration de protéines. La technique peut notamment être utilisée pour l’édition génétique, ciblant différents types de cellules. En outre, elle fonctionne pour les cellules humaines et chez les animaux. Ces travaux ont été publiés dans la revue Nature [1].
« L’acheminement des molécules thérapeutiques est un verrou majeur pour la médecine, et nous aurons besoin d’un large éventail d’options pour introduire ces nouvelles thérapies dans les bonnes cellules du corps », explique Feng Zhang, co-auteur de l’étude.
L’équipe s’est inspirée d’une « minuscule structure d’injection » ressemblant à une seringue, produite par une bactérie, qui se lie naturellement aux cellules d’insectes et y injecte une charge utile protéique. Les chercheurs ont utilisé l’outil d’intelligence artificielle AlphaFold [2] pour concevoir ces structures de seringues.
Les chercheurs ont testé leur méthode avec des protéines éditrices de bases (cf. ABE : un « éditeur de base » qui vient compléter l’outil CRISPR), Cas9 (cf. CRISPR-Cas9 : Une étude appelle à la prudence) et des protéines toxiques pour les cellules cancéreuses. A l’avenir, ils envisagent de pouvoir administrer de l’ADN ou de l’ARN.
[1] Feng Zhang, Programmable protein delivery with a bacterial contractile injection system, Nature (2023). DOI: 10.1038/s41586-023-05870-7.
[2] AlphaFold « prédit » la structure d’une protéine à partir de sa séquence d’acides aminés.
Source : Phys.org, Broad Institute of MIT and Harvard (29/03/2023) – Photo : iStock