A la demande du Conseil national professionnel de la cardiologie (CNPC) qui souhaite l’instauration et la prise en charge d’un suivi des moniteurs cardiaques implantables (MCI) par télésurveillance, la Haute Autorité de santé (HAS) a décidé d’évaluer ce dispositif.
Le premier enjeu de l’évaluation consiste à apprécier le bénéfice potentiel pour la santé des patients porteurs d’un MCI. Pour le CNPC, ce procédé permettrait « un diagnostic étiologique plus précoce de la syncope ou de l’AVC » par rapport à un suivi conventionnel. Il accroitrait la probabilité de diagnostiquer un tel accident et permettrait un « diagnostic posé plus tôt, (un) traitement initié plus tôt, (un) traitement précoce plus efficace ».
Le second enjeu de l’évaluation est d’apprécier l’intérêt du dispositif pour le « système de santé». Face à l’augmentation du nombre de patients disposant de MCI (+38% entre 2016 et 2018), le CNPC estime que la télésurveillance est « une bonne solution » pour faire face à « la charge de travail ». Selon lui, la télésurveillance représente « un gain de temps pour l’équipe médicale, une meilleure prise en charge pour le patient, un gain de confort pour le patient et un gain d’argent pour la collectivité ».
La HAS souhaite que ce dispositif soit examiné par la Commission nationale d’évaluation des dispositifs médicaux et technologies de santé (Cnedimts), car la mise en place du suivi par télésurveillance des MCI « implique d’importants changements d’ordre organisationnel notamment en ce qui concerne la gestion de la charge de travail que représentent la lecture et l’interprétation quotidiennes des données télétransmises ».
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Hospimedia, Géraldine Tribault (10/04/2020)