Samedi, l’association Alliance Vita organisait des « happenings » dans une cinquantaine de villes de France contre le suicide assisté. Une « première mobilisation dans la rue » des opposants à l’« aide active à mourir » depuis qu’un projet de loi sur la fin de vie a été annoncé par l’exécutif (cf. Fin de vie : après la promotion du suicide, une soirée pour « réfléchir dans un autre sens »).
Arborant un masque représentant la figure du Cri, signé d’Edvard Munch, les manifestants entendaient pousser « un cri de protestation » contre une loi qui « abandonnerait les plus fragiles ».
Une opposition centrée sur le suicide assisté
L’association a choisi de se focaliser sur le suicide assisté, « principale piste du futur projet de loi ». En effet, alors que les soignants se sont principalement manifestés contre l’euthanasie (cf. 800.000 soignants s’opposent à l’euthanasie), Tugdual Derville, délégué général d’Alliance Vita prévient : « Il faut se méfier de la tendance à présenter le suicide assisté comme un “moindre mal” par rapport à l’euthanasie ».
« Les soignants seraient tout de même impliqués pour donner leur aval aux patients en fonction des critères d’éligibilité et prescrire le produit létal, rappelle-t-il. Mais surtout, la loi franchirait une ligne rouge et on sait déjà que l’euthanasie serait la prochaine étape ».
Les risques de la légalisation du suicide assisté
« Tout suicide est un suicide, assisté ou non, soutient Tugdual Derville. Le légaliser reviendrait à accepter une forme de non-assistance à personne en danger ». Et « faire sauter ce verrou reviendrait à saper toute politique de prévention du suicide ». « Aujourd’hui, nous nous battons préserver l’universalité de la prévention du suicide », explique-t-il (cf. Euthanasie et prévention du suicide : le paradoxe).
Chaque année, en France, on déplore environ 9 000 décès par suicide. « Un taux les plus élevés d’Europe ».
Source : Le Figaro, Agnès Leclair (02/12/2023) – Photo : Pixabay