Guillaume Bernard prend à témoin Mme Veil de la “disposition plus que discutable” qui sera bientôt définitivement votée par le Parlement. Cette disposition “n’est pas anodine” et contrevient à l’esprit de la loi de 1975. Il lui rappelle ses propres mots prononcés publiquement à l’époque : “l’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue” ou encore “si la loi n’interdit plus, elle ne crée aucun droit à l’avortement”. Et pour cause, porter atteinte à la vie de l’enfant à naître a toujours été conçu comme une exception au principe de respect de tout être humain dès le commencement de sa vie. Seules des causes exonératoires de responsabilité (légitime défense) peuvent conduire à ne pas sanctionner un homicide. Or, compte tenu du fait que la personnalité juridique de l’enfant à naître n’est pas reconnue en droit positif, le vote de cette disposition entrainerait une “inconciliable contradiction entre la protection (civile) de tout être humain dès le commencement de sa vie et la suppression des faits justificatifs exonérant de leur responsabilité (pénale) ceux qui interrompent la vie d’un enfant à naître”.
Il s’interroge sur la philosophie qui sous-tend une telle conception de l’humanité, qui “s’arroge[rait] la compétence de dire qui est humain et qui ne l’est pas”. En conclusion M. Bernard demande à Mme Veil de s’indigner et d’affirmer que supprimer la condition de détresse pour recourir à une IVG “conduit à la chosification de l’enfant à naître” et à la “négation de son humanité”.
Pour voir les votes à l’Assemblée Nationale, en première lecture: voir Synthèse Gènéthique du 30 janvier 2014.
Famille Chrétienne (Guillaume Bernard) 11/04/2014