Insoo Hyun est professeur associé au Département de bioéthique et Directeur du CWRU Stem Cell Ethics Center. Il réagit, dans la revue Nature, aux récentes publications portant sur le clonage thérapeutique impliquant la création et la destruction d’embryons pour la recherche.
Vers une demande croissante d’embryons clonés. “Le clonage répété d’embryons et la génération de cellules souches à partir de cellules adultes augmente le risque de production d’embryons humains pour des traitements destinés à certains individus spécifiques”. Pour lui, avec les nouvelles techniques disponibles, les chercheurs voudront comparer le potentiel thérapeutique des cellules souches embryonnaires clonées avec celui des cellules IPS. Cela conduirait à une demande de plus en plus importante d’embryons clonés provenant de patients atteints de différentes pathologies.
Il en appelle donc à la mise en place de structures de régulation. D’abord, il identifie deux spectres qui, selon lui peuvent être évités : le clonage d’enfants humains et un futur dans lequel des embryons humains seraient brutalement créé et détruits pour la recherche. Aujourd’hui, aux Etats-Unis, en l’absence de directives sur les aspects éthiques, Insoo Hyun suggère de réinvestir les comités mis en place sous le gouvernement Bush à travers l’US National Academy of Science. Celle-ci avait recommandé que toutes les structures qui ont recours à la recherche sur les cellules souches embryonnaires mettent en place des comités, auxquels les scientifiques sont tenus de soumettre leurs protocoles pour approbation avant lancement de leurs expériences. Ces comités existent toujours et il convient, selon Insoo Hyun, d’étendre leurs prérogatives, afin qu’ils “considèrent toutes les situations dans lesquelles il pourrait être créé des embryons”. D’ores et déjà, il soulève la limite de cette proposition eu égard au manque d’expertise de ces comités.
Nature (Insoo Hyun) 28/04/2014