Les mots sont parfois crus et le ton provocateur [1], un style non sans humour destiné à interpeller et probablement aussi la conséquence de la violence subie par les autrices, comme de leur sidération face au phénomène qu’elles ont pénétré. Mais il n’est pas « transphobe ». Reprenant la philosophe Jane Clare Jones, elles expliquent : « Nous ne débattons pas de si vous existez. Nous débattons de si vos croyances métaphysiques sur l’identité de genre doivent devenir la base de la loi et des politiques publiques, en effaçant la reconnaissance politique du sexe et l’existence des femmes comme une classe spécifique dans le droit. »
Dora Moutot et Marguerite Stern ont mené une enquête très approfondie le « phénomène transgenre ». Les deux femmes n’éludent aucun sujet, faisant preuve d’une grande ouverture d’esprit. Elles explorent les origines, y compris philosophiques, du phénomène, son évolution ces dernières années, les aspects médicaux et le rôle des médecins, la question des mineurs, des détransitionneurs, des personnes « intersexes », le développement des lobbies, les intérêts financiers, les aspects règlementaires, politiques, et même le lien avec le transhumanisme.
Dora Moutot et Marguerite Stern ne cèdent pas à la pression, refusant l’idéologie qu’on veut imposer à la société, « un des plus gros casses conceptuels du siècle ». Avec des arguments et des faits, elles refusent « la distorsion du réel », elles refusent de « renoncer à la clarté ».
« Une génération entière est en train de grandir avec l’idée que tout est flou et relatif ; que toutes les idées se valent ; qu’il suffit de déclarer une chose pour qu’elle existe », dénoncent-elles. Avec quelles conséquences pour demain ?
Editions : Magnus
Date de parution : 11/04/2024
Nombre de pages : 398
[1] Quelques passages crus, même vulgaires, pourraient choquer la sensibilité de certains lecteurs.