Traiter le cancer en utilisant CRISPR ?

Publié le 7 Fév, 2020

L’immunothérapie s’est considérablement développée ces vingt dernières années pour lutter contre le cancer. Une équipe de l’université de Pennsylvanie à Philadelphie vient de publier dans la revue Science, les conclusions d’un essai mené auprès de trois patients démontrant, dans ce domaine, « la faisabilité » d’un nouveau procédé.

« Chaque jour, notre système immunitaire, grâce notamment à des globules blancs particuliers appelés lymphocytes T, détruit des cellules anormales pour éviter qu’un cancer ne se développe ». Et quand « les lymphocytes T ne reconnaissent pas qu’une cellule est devenue anormale, celle-ci se multiplie sans être repérée et donne naissance à un cancer ».

Une première stratégie liée à l’immunothérapie, « consiste à prélever des lymphocytes T du malade pour les modifier et les aider à reconnaître les cellules cancéreuses en ajoutant un anticorps dirigé contre les cellules ciblées (le «chimeric antigen receptor» ou CAR) ». Ensuite, les CART-cells sont réinjectées « au malade, par une perfusion, après les avoir multipliés en laboratoire ». Au cours du processus, « long, complexe et coûteux », une sorte de « construction moléculaire particulière » transforme « les globules blancs du patient en “globules blanc anticorps”». Les chercheurs de Philadelphie ont « prolongé le concept des CART » en utilisant CRISPR-Cas9 pour obtenir « des cellules plus spécifiques des cellules tumorales ». Les cellules réinjectées sont en capacité de reconnaitre les cellules cancéreuses. « C’est la première fois que la technologie Crispr-Cas9 est utilisée pour faire ainsi de l’édition de génome dans le cancer.», explique le Pr Chabannon, directeur du Centre d’investigation clinique en biothérapie à Marseille.

« Les trois patients traités par l’équipe américaine ont bien toléré le traitement, ce qui était le but de cet essai de phase 1 ». Il est cependant trop tôt pour tirer des conclusions à partir d’un si petit nombre de patients. Les cancers quant à eux « ont en fait progressé », a expliqué Edward Stadtmauer, médecin de l’université de Pennsylvanie et responsable de cet essai clinique.

Coût du traitement par patient : 400 000 dollars.

Sources : AFP (06/02/2020) ; Le Figaro, Damien Mascret (06/02/2020)

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