Des chercheurs britanniques de l’Institut d’ophtalmologie et de l’Université Collège de Londres ont réussi à traiter la cécité de souris atteintes de maladies de la rétine en greffant directement dans leur œil des cellules sensibles à la lumière. Ils publient leurs travaux dans la revue scientifique Nature.
Les chercheurs sont partis d’un constat : plusieurs équipes ont cherché un traitement à la dégénérescence des cônes et des bâtonnets (cellules photoreceptrices de la rétine transformant la lumière en influx nerveux) qui conduit à la cécité. Ils ont eu recours aux cellules souches rétiniennes mais sans véritable succès car ces cellules s’intégraient mal dans leur milieu et établissaient difficilement des connexions avec les neurones.
Ainsi l’équipe britannique a travaillé avec des cellules dites "précurseurs", c’est à dire déjà engagées pour devenir des photorécepteurs mais pas encore fonctionnelles. Ces cellules ont été prélevées sur des souris âgées de 3 à 5 jours puis transplantées chez des souris aveugles. Les cellules se sont orientées correctement et ont établi suffisamment de connexions avec les neurones si bien que la fonction visuelle des souris a été restaurée.
Pour appliquer ces résultats à l’homme, il faudrait prélever, selon l’étude, ces cellules précurseurs sur des fœtus au cours des 6 premiers mois de grossesse. Les chercheurs doivent donc trouver un autre moyen d’obtenir ces cellules.
Retinal repair by transplantation of photoreceptor precursors, R. E. MacLaren, R. A. Pearson, A. MacNeil, R. H. Douglas, T. E. Salt, M. Akimoto, A. Swaroop, J. C. Sowden and R. R. Ali, Nature 444, 203-207 (9 November 2006) | doi:10.1038/nature05161
Le Figaro (Jean-Michel Bader) 09/11/06 – Le Quotidien du Médecin (Elodie Biet) 09/11/06 – Nouvelobs.com (Cécile Dumas) 09/11/06