Le 17 novembre 2011, interviewé par Valeurs Actuelles à propos de la polémique sur le Gender au lycée, Luc Chatel affirme : "Je n’envisage pas de revoir ces programmes". Le ministre "fait la sourde oreille" alors que les Français l’appellent "à prendre ses responsabilités". Il plaide "non coupable" et se retranche derrière la liberté des éditeurs pour ne rien changer : "la conception des manuels scolaires relève de l’initiative privée des éditeurs". Pourtant, Luc Chatel reconnaît que "Le seul élément de référence fixant l’enseignement de sciences en première L et ES est le programme, arrêté par le ministre de l’Education nationale". Lorsque l’hebdomadaire lui demande s’il s’engage à ce que les prochaines épreuves du baccalauréat ne comportent pas de questions sur la théorie du genre, il répond que "les examens sont adossés aux programmes d’enseignement […]". A cela il ajoute, "Je crois que personne ne peut contester la validité scientifique de ce programme".
Si le ministre n’a pas répondu aux demandes de retrait ou de correctifs jusqu’à maintenant, il a choisi de mettre en place une "mission sur les manuels scolaires" pour s’interroger plus largement sur "la place et l’utilisation des manuels dans l’enseignement".
Dans son enquête, Valeurs Actuelles publie un sondage réalisé par l’Ifop, montrant que pour les Français, "Luc Chatel ne peut plus faire semblant d’ignorer les problèmes que pose l’enseignement de la théorie du genre au lycée". 55% d’entre eux refusent de qualifier de scientifique l’affirmation "seul le sexe biologique nous identifie mâle ou femelle mais ce n’est pas pour autant que nous pouvons nous qualifier masculin ou féminin", caractéristique de la théorie du genre. 54% jugent que l’intitulé du chapitre de SVT concerné est "source de confusion pour les adolescents". De plus, 61% pensent que les députés et les sénateurs sont "fondés à demander une mission d’information parlementaire". Selon les chiffres publiés, 75% des Français souhaitent que le ministre de l’Education agisse concrètement en retirant les manuels en question, en demandant aux éditeurs de produire un correctif ou en transmettant une circulaire corrective aux enseignants.
Contrairement à ce que soutiennent les théoriciens du genre, ce sondage révèle que loin d’y être indifférente, la majorité des Français s’accorde sur "la critique des manuels et des programmes scolaires" (Cf. Synthèse de presse du 23/05/11). Déjà, la pétition demandant d’ "interdire l’usage des manuels incriminés", lancée sur Internet par deux professeurs de SVT, enseignants en lycée public, avait recueilli 40 000 signatures. En septembre 2011, 114 sénateurs et 80 députés réclamaient aussi ce retrait dans une lettre adressée à Luc Chatel (Cf. Synthèse de presse du 13/09/11).
Valeurs actuelles (Fabrice Madouas) 17/11/11