Danielle Moyse, chercheuse associée à l’Iris, au CNRS, à l’Inserm et à l’EHESS, publie dans La Croix une chronique intitulée "l’humanité à l’épreuve de la trisomie 21" dans laquelle elle rappelle la publication de l’ouvrage Supplément d’âme, Trisomie 21, le chromosome en plus, édité par le Collectif Les Amis d’Éléonore (Cf. Synthèse de presse du 15/09/11). Elle rapporte les propos de Ryadh Sallem, triple champion d’Europe de basket en fauteuil roulant. Ce dernier rappelle combien le handicap est "contextuel". Il raconte sa jeunesse de garçon handicapé, aux yeux de qui les enfants trisomiques étaient les valides, particulièrement aptes aux relations directes et chaleureuses. Plus qu’à changer notre regard sur les personnes trisomiques, le sportif nous appelle à avoir une autre vision du monde. Danielle Moyse rappelle que "l’éradication anténatale" de plus de 90% des enfants trisomiques est l’héritage d’une vieille conception archaïque (Cf. Synthèse de presse du 22/06/10). Elle met en garde contre le danger que court l’humanité elle-même en prévenant la naissance de certains enfants. Elle explique que "l’excellence […] se mesurerait [plutôt] à la capacité d’embrasser dans une unité véritable, toutes les figures, fussent-elles déstabilisantes, de la réalité". Reprenant les propos de Ryadh Sallem, elle conclut avec force : "Tant qu’il y aura des trisomiques, on sera encore des êtres humains".
La Croix 18/10/11