« Peut-on soigner à n’importe quel prix ? » Avec 11,6% du PIB, la France est le deuxième pays en matière de dépenses de santé après les Pays Bas. Jusqu’en 2013, la tendance était de rembourser sans limite tout nouveau traitement pour rendre accessible toute nouvelle innovation.
Aujourd’hui, les contraintes budgétaires obligent à la maîtrise des dépenses. Aussi, l’HAS s’appuie désormais sur les études d’un économiste pour rendre ses décisions sur le remboursement ou non de nouveaux produits. Cet économiste en mesure l’efficience en s’aidant du « Qaly », un indice qui mesure les années de vie gagnées en les pondérant par la qualité de vie. La valeur obtenue est transmise au Comité économique des produits de santé, « sans jugement ».
Comparé à l’Angleterre ou à la Suède, « la place de l’économie est aujourd’hui modeste dans le système français ». Ces pays ont en effet établi un seuil de Qaly au-delà duquel ils décident de ne pas rembourser un médicament.
Avec l’arrivée de nouveaux traitements de plus en plus coûteux, l’interrogation demeure : « Jusqu’où peut-on dépenser pour soigner une maladie ? Jusqu’où payer un nouveau traitement qui prolongera la vie d’un patient condamné par la maladie ? Comment choisir de rembourser tel médicament plutôt qu’un autre ? »
Le Figaro 03/03/2015 (Guillaume Guichard)