Saburo Kita, qui se présente sous un pseudonyme, a été victime d’une stérilisation forcée à l’adolescence. Aujourd’hui, il porte plainte : « Je veux que le gouvernement reconnaisse la vérité et me rende ma vie », explique-t-il (cf. Stérilisations forcées au Japon : les victimes exigent des excuses). Marié quelques années plus tard, il n’a révélé la vérité à son épouse qu’en 2013, juste avant le décès de celle-ci. Il réclame une indemnité de 30 millions de yens (230.000 euros) à l’Etat, considérant que sa vie « a été gâchée par cette opération effectuée dans le cadre d’une loi eugéniste ».
Avec lui, deux autres personnes ont porté plainte « dans d’autres régions du Japon ». Pour Naoto Sekiya, l’avocat de Saburo Kita, « le Parlement n’a pas seulement échoué à prendre des mesures (pour abolir cette loi), l’administration aussi a failli en mettant en œuvre des dispositions qui étaient clairement une violation de la Constitution, y compris à l’époque ».
Dans tous les pays où de telles mesures ont été appliquées, en Allemagne ou en Suède par exemple, les victimes se sont heurtées à un même mur : « la procédure était légale à l’époque et n’ouvre droit à aucune compensation ». Cependant au Japon, « en mars dernier, des députés se sont engagés à étudier la mise en place de dédommagements pour les personnes concernées ».
AFP (17/05/2018)