Une crème antirides contenant des cellules de foetus humain, fabriquée par l’entreprise suisse Neocutis et commercialisée aux Etats-Unis pour 120 dollars (90 euros) provoque de nombreuses polémiques. Les cellules ayant servi à l’élaboration de la crème ont en effet été obtenues sur un foetus avorté. "Il se trouve qu’une patiente qui avait avorté nous a fait don de quelques cellules de peau de son foetus. […] Ensuite, nous avons reproduit ces cellules en laboratoire afin de faire nos crèmes. En aucun cas, nous n’encourageons l’avortement" a expliqué Frédéric-Edouard Koehn, dirigeant de Neocutis.
L’idée est née au sein du service de gynécologie-obstétrique et génétique du CHU de Lausanne. Des chercheurs avaient constaté qu’après des opérations in utero, les bébés, une fois nés, ne présentaient pas de cicatrices. "Ils se sont donc dit que les cellules de foetus devaient avoir des vertus régénératrices qui pouvaient servir à soigner les grands brûlés" a affirmé Frédéric-Edouard Koehn. Pour financer le développement de traitements médicaux et utiliser les propriétés régénératrices des cellules foetales, les chercheurs ont décidé de créer la start-up Neocutis et "d’oser le commerce des crèmes antirides". "Il a toujours été clair qu’il faudrait passer par cette étape commerciale" a affirmé le Pr. Patrick Hohlfeld, l’un des père du projet.
La Suisse interdisant toute "utilisation de ‘cellules, tissus ou produits d’origine humaine’ dans la composition des cosmétiques", c’est la branche américaine de Neocutis qui a commercialisé cette crème depuis les Etats-Unis, laquelle est aisément accessible via Internet. Pierre-Yves Maillard, chef du Département de la santé du Canton de Vaud, a confirmé que les chercheurs n’ont pas "respecté la règle qui exige de passer par la Commission d’éthique pour les prélèvements faits sur des foetus".
Le Parisien.fr (Alexandra Echkenazi) 16/04/10 – Marieclaire.fr (Marie Loulier) 16/04/10 – obstyles.nouvelobs.com 16/04/10 – Sante-plus.org 27/03/10 – Le Matin.ch (Patrick Hohlfeld, propos recueillis par Ludovic Rocchi) 25/03/10 – Hebdo.ch (Sabine Pirolt) 24/02/10