Jeudi dernier, la Cour de cassation italienne a rejeté le recours introduit par le parquet de la Cour d’appel de Milan, autorisant ainsi l’arrêt de l’alimentation d’Eluana Englaro, cette jeune femme âgée de 26 ans dans le coma depuis 1992 (cf. Synthèse de presse du 14/11/08). Le père d’Eluana, qui demandait que sa fille cesse d’être alimentée, se réjouit de cette décision : "la loi a prévalu", a-t-il affirmé.
Le Saint-Siège rappelle au contraire que cette décision constitue "un acte d’euthanasie, de droit et de fait" : "il pourrait s’expliquer par des arguties de procédure, mais cette sentence constitue un attentat à la vie", a commenté Mgr Rino Fisichella, président de l’Académie pontificale pour la vie. Il accuse d’ailleurs la justice italienne "d’envoyer une jeune femme à la mort dans une grande souffrance". Le Vatican et la Conférence épiscopale italienne (CEI) ont réaffirmé que l’alimentation ne relève pas de "l’acharnement thérapeutique".
Pour le président de la CEI, le cardinal Angelo Bagnasco, archevêque de Gênes, "la société qui juge la valeur de la vie uniquement sur la base de l’efficience est inhumaine". L’association Science et Vie demande que "comme dans tous les pays où la peine capitale est en vigueur, l’exécution publique d’Eluana soit filmée pour montrer à nos enfants comment un citoyen dans un Etat qui se dit civilisé et démocratique peut être condamné par la justice à mourir de faim et de soif".
Pour l’anesthésiste Mario Riccio, "Eluana ne souffrira pas, car elle n’éprouve aucune sensation". Les médecins ont expliqué de leur côté que l’agonie pouvait durer dix à quinze jours. "Si on lui administre des antiépileptiques et des calmants, elle ne sentira rien", affirme le neurologue qui l’assiste depuis des années. "Il suffira d’humecter les lèvres et le corps", assure un autre médecin.
La Croix (Anne Le Nir) 17/11/08 – Le Monde (Philippe Ridet) 16/11/08 – Le Figaro (Richard Heuzé) 15/11/08