Rapport de l’OPECST : pour l’autorisation de la recherche sur l’embryon et le clonage

Publié le 6 Juil, 2010

Le 7 juillet 2010, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) a remis son rapport sur la recherche sur les cellules souches à l’Assemblée nationale. Rédigé par les députés Alain Claeys et Jean-Sébastien Vialatte, il préconise de ne pas "opposer les recherches sur les diverses catégories de cellules souches" et de "prendre acte de l’intérêt que porte la communauté scientifique à tous les types de recherche".

Concernant la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires humaines (CSEh) qui suscitent des débats éthiques et juridiques, l’OPECST recommande entre autres :

– de passer d’un régime d’interdiction à un régime d’autorisation strictement encadré,

– de "légiférer pour permettre à l’Agence de la biomédecine de délivrer des autorisations de recherche après le 5 février 2011",

– de retenir comme "critères d’autorisation des recherches sur les cellules souches embryonnaires, la finalité et la pertinence scientifique et médicale du projet de recherche".  Le député Jean-Sébastien Vialatte a précisé qu’il conviendrait de supprimer la notion de "recherche alternative" ainsi que le moratoire de 5 ans.  Il a affirmé qu’il est "moralement plus difficile pour un chercheur d’être dans l’interdiction avec dérogations que d’être dans l’autorisation. Maintenir l’interdiction donne aux chercheurs la responsabilité de cette transgression",

– de considérer comme un "soin" et non comme une recherche "toute technique ayant pour objectif d’améliorer les possibilités de développement in utero  d’un embryon humain",

–  d’autoriser de nouvelles techniques améliorant l’AMP, notamment la vitrification ovocytaire,

– de limiter l’encadrement des recherches aux seules cellules souches embryonnaires humaines et d’exclure de cet encadrement les lignées de cellules souches déjà différenciées,

– de déterminer le régime juridique et les conditions d’autorisations des projets technologiques impliquant des manipulations de cellules souches embryonnaires humaines, 

– de limiter les conditions de révocation du consentement des couples ayant donné leurs embryons à la recherche,

–  d’autoriser le clonage thérapeutique, avec un contrôle de l’Agence de la biomédecine (ABM),

– d’envisager l’autorisation de la création de cybrides (embryons homme-animal) par clonage sous réserve d’interdire l’utilisation d’ovocytes humains et l’implantation du cybride, et de limiter le développement du cybride à 14 jours.

Selon Alain Claeys, l’ABM a "interprété intelligemment la loi de 2004, car telle que celle-ci était écrite, si elle était appliquée à la lettre, certaines recherches auraient été impossibles".

Gènéthique 07/07/10

Partager cet article

Synthèses de presse

Fin de vie : « Le Canada a fait des personnes handicapées une catégorie de personnes pouvant être tuées »
/ Fin de vie

Fin de vie : « Le Canada a fait des personnes handicapées une catégorie de personnes pouvant être tuées »

Au Canada, des personnes handicapées réclament des « safe zones » exemptes d’euthanasie en raison du « validisme » ambiant ...
Une proposition de résolution visant à constitutionnaliser l’interdiction de la GPA
/ PMA-GPA

Une proposition de résolution visant à constitutionnaliser l’interdiction de la GPA

« Il est important de réagir vu les déclarations très graves de plusieurs ministres qui demandent une ouverture du débat ...
17_trisomie21
/ Dépistage prénatal, IVG-IMG

Dépistage prénatal en Suède : l’ONU dénonce un risque d’eugénisme

Dans son rapport, déposé en mars 2024, le Comité des droits des personnes handicapées de l'ONU considère que la pratique du ...

Textes officiels

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres