La mise en place de la loi 34 visant à mieux encadrer la pratique médicale privée a déclenché au Québec une vive polémique sur l’avortement. La loi 34 établit des normes plus strictes pour l’exercice d’une cinquantaine de procédures faites en cliniques privées, dont les IVG. Au nombre des exigences requises, la nécessité pour les cliniques de pratiquer les interruptions volontaires de grossesse en bloc opératoire. Cette mesure, qui implique des transformations et des coûts importants pour les établissements privés, a déclenché un véritable tollé. Le gouvernement s’est vu accusé de vouloir réduire l’accès à l’avortement et le "droit fondamental" des femmes après qu’une des cliniques de Montréal, L’Alternative, ait déclaré arrêter les avortements en raison des normes trop sévères de la loi 34.
Devant ce déferlement de protestations, le ministre de la Santé Yves Bolduc s’est rangé le 18 août 2009 à l’avis du Collège des médecins. Le Dr Yves Lamontagne, président et directeur général du Collège, a demandé au gouvernement de soustraire l’avortement aux dispositions de la loi 34. Il estime que les interventions liées aux avortements, notamment celles qui surviennent avant la 25è semaine, n’ont pas besoin d’être réalisées en bloc opératoire. Il suffit d’une salle dédiée aux interventions. Aucune statistique n’aurait indiqué jusque là que la santé et la sécurité des femmes aient été menacées durant de telles interventions.
Le gouvernement a fait savoir qu’il n’avait jamais été de son intention de revenir sur le droit à l’avortement.
Par ailleurs, le Groupe de travail en éthique clinique du Collège des médecins du Québec a relancé le débat sur l’euthanasie et s’apprête à en recommander officiellement la décriminalisation. Selon un sondage Angus Reid- La Presse réalisé les 4 et 5 août 2009 auprès de 800 personnes, 77% des Québécois (31% sont "fortement d’accord" et 46% "modérément d’accord") seraient pour la légalisation de l’euthanasie, à condition de la limiter aux grands malades. Seulement 8% seraient "fortement en désaccord" et 9% "modérément en désaccord". Si la modification de la loi relève normalement du gouvernement fédéral, 50% des personnes interrogées souhaiteraient que la décision d’autoriser l’euthanasie puisse être prise au niveau des provinces.
La demande du Collège a été relayée par l’Association féminine d’éducation et d’action sociale (AFEAS), qui en a fait le cœur des débats de son congrès annuel (21-23 août).
Suzanne Philops-Nootens, professeur à la faculté de droit de l’Université de Sherbrooke, appelle pour sa part à la prudence dans l’analyse des résultats du sondage. "Les répondants se sont prononcés sur une situation abstraite, explique-t-elle. Mais le jour où les gens deviennent réellement malades, les études démontrent que leur opinion sur l’euthanasie a tendance à changer".
Cyberpresse.ca 11/08/09 – Radio-Canada 16/08/09 – Cyberpresse (Marie-Pierre Tremblay) 15/08/09 – Romandie News 11/08/09 – Radio-Canada 18/08/09 – 19/08/09 – The Canadian Press (Bernard Barbeau) 19/08/09 – Canoë Infos (Bernard Barbeau) 10/08/09 – Canoë Infos (Martin Ouellet) 07/08/09