Quand le dépistage devient commerce

Publié le 12 Juin, 2003

Il y a quelques semaines, le laboratoire irlandais Biotrin, préconisait auprès de tous les gynécologues obstétriciens français le dépistage systématique du parvovirus B19 chez les femmes enceintes. Ce laboratoire commercialise le test sérologique de dépistage.

Le Collège national des gynécologues obstétriciens français (CNGOF) a réagit en s’opposant à ce dépistage systématique. Le Pr François Goffinet (maternité de Port Royal, Paris) a expliqué quelles étaient les conséquences connues d’une infection par le parvovirus B19 au cours d’une grossesse : "excès modéré de fausses couches spontanées" et "risque exceptionnel de mort foetale in utero liée à la survenue d’une infection du foetus". Il a rajouté : "le risque d’infection chez les femmes immunisées serait de 1% à 2% avec une transmission foetale de 20% à 30% des cas". Le risque de décès in utero dû à une infection de ce type est estimé entre 1 et 5 cas pour 100 000 femmes. Et pour le moment, il n’existe ni mesures préventives, ni traitement anti-viral. Ce dépistage n’entraînerait qu’"une multiplication des examens avec un coût financier et psychologique que personne n’a encore évalué". Pour les responsables du CNGOF le dépistage systématique du parvovirus B19 ne repose sur aucune donnée scientifique. Quant à la campagne de dépistage, elle ne s’appuie sur aucune donnée pertinente et n’a pas été réalisée en concertation avec les professionnels.

Pour le CNGOF le laboratoire Biotrin "inquiète les patientes et fait pression sur les praticiens pour la réalisation de ce test dans un but commercial évident".
Le CNGOF dénonce "ce genre de politiques commerciales qui semble être de plus en plus fréquent".

Le Monde (Jean Yves Nau) 12/06/03

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