Après l’annonce, « attendue et redoutée », de la date de la seconde lecture du projet de loi de bioéthique à l’Assemblée nationale, fixée au 6 juillet prochain (cf. Le projet de loi de bioéthique de retour à l’Assemblée nationale en juillet), la commission spéciale de bioéthique se tiendra pour sa part à compter du 29 juin prochain. Pourtant, comme l’a souligné le député Les Républicains, Damien Abad, il n’y « avait aucune urgence à inscrire ce projet de loi maintenant ». L’élu déplore d’autant ce calendrier « qu’on a déjà une société fracturée, et qu’on sait que cela va entraîner des tensions ». Un projet d’autant moins pressant qu’il ne sera pas examiné avant le mois d’octobre par le Sénat.
Pour Thibault Bazin, député Les Républicains, « c’est un texte complexe, technique, qui demande des conditions d’examen apaisées », et il considère que « ce n’est pas le cas actuellement ! » et il se dit « sidéré par une telle précipitation ». Le texte « n’est ni urgent ni prioritaire à l’heure où il y a une réelle urgence économique et sociale dans notre pays au sortir de la crise sanitaire ».
Le député estime par ailleurs, qu’avant toute décision « nous avons besoin de recul pour tirer les enseignements de ce que nous venons de traverser mais une chose est sûre : quand nos moyens sont limités, nous devons tout faire pour que la dignité de chaque personne soit respectée ».
La précipitation aura un indéniable effet, celui de laisser très peu de temps aux députés pour déposer leurs amendements. Par ailleurs, le départ d’Agnès Buzyn pourrait être lourd de conséquences : La ministre « s’était profondément impliquée pour éviter que certaines lignes rouges ne soient franchies, (…) notamment à la PMA post-mortem ». Thibault Bazin s’interroge : « Je ne sais pas s’il en sera de même avec Olivier Véran ».
AFP (16/06/2020) – Aléteia, Agnès Pinard Legry (16/06/2020)