En avril 2008, Lydie Debaine était acquittée par la cour d’assises du Val d’Oise pour le meurtre de sa fille handicapée, l’avocat général ayant pourtant requis une peine de principe de trois ans de prison avec sursis (cf. Synthèse de presse du 14/04/08). Le procureur général de Versailles fait ensuite appel, expliquant :"ce verdict d’acquittement pourrait en effet être compris comme un encouragement à l’atteinte volontaire à la vie des handicapés."
De nombreuses associations de personnes handicapées avaient en effet réagi au lendemain de l’annonce de l’acquittement, en exprimant leur crainte de voir se répandre l’idée que le meurtre d’une jeune femme handicapée était plus "excusable" que d’autres meurtres, et qu’implicitement on considère que la vie d’une personne handicapée a moins de prix que celle d’une personne en bonne santé.
Le procès en appel s’est donc ouvert hier devant la cour d’appel de Versailles. Lydie Debaine raconte comment sa vie s’organisait autour de sa fille et pourquoi elle a refusé de se faire aider. Elle pleure au souvenir de son geste mais dit ne pas regretter. Son mari, demande pour elle l’acquittement mais se démarque de son geste : "je condamne son geste, mais je pardonne. Je regrette aussi de ne pas avoir pu l’empêcher. Mais enfin on a vécu un calvaire et je ne peux que demander la clémence."
Le verdict est attendu ce soir, mardi 16 décembre.
La Croix (Marie Boéton) 16/12/08 – Le Figaro 16/12/08