La SFAP souhaite une société qui « porte le souci des plus faibles” plutôt que le “choix individuel”».
Alors qu’Anne Bert, atteinte de la maladie de Charcot[1], est décédée en Belgique ce 2 octobre dernier, la SFAP[2] réagit, dans un communiqué de presse, à la médiatisation de sa mort. Elle réclame « un traitement plus équilibré de ces sujets complexes et délicats pour permettre une meilleure compréhension par tous nos concitoyens des enjeux de la fin de vie ».
La SFAP rappelle qu’Anne Bert a fait le « choix individuel d’une mort programmée » en refusant « tout accompagnement palliatif ». Or la SFAP regrette « une médiatisation qui tend à faire le raccourcit entre la maladie de Charcot et l’euthanasie ». « Les 7 à 8000 personnes atteintes de cette maladie espèrent vivre au mieux jusqu’au bout, accompagnées et veulent être reconnues dans leur dignité propre. Non l’euthanasie n’est pas LA solution à la maladie de Charcot pas plus qu’à d’autres maladies très invalidantes. »
La SFAP déplore que les « 2/3 des personnes qui devraient avoir accès à des soins palliatifs n’y ont pas accès ». Elle invite les médias à s’intéresser « davantage aux conditions de vies difficiles » des malades, au « manque de moyens, de budget de recherche » et au « travail formidable fait au quotidien par les équipes d’accompagnement ». Là, en effet, se trouve la véritable « inégalité devant la mort », vue comme une « injustice flagrante » par les malades et les soignants des équipes palliatives.
« L’enjeu est d’améliorer la situation des personnes avec plus de moyens et une plus grande considération de tous. » La SFAP considère que « la France n’est pas “en retard” » à rebours des trois pays européens ayant légalisé l’euthanasie[3] : « les dérives [y] sont nombreuses et les modifications successives s’éloignent de plus en plus des situations de fin de vie, de souffrance réfractaires et même des maladies ». La SFAP fustige certains propos idéologiques : « Le “progrès” n’est pas si clairement là où certains le disent ».
« Nous sommes interdépendants. Comment la transgression, même exceptionnelle, de l’interdit de tuer, pourrait-elle être sans effet sur tous ceux dont la mort approche et ceux qui les accompagnent ? La SFAP en appelle à une société solidaire dont les choix collectifs portent le souci des plus fragiles. » « Un accompagnement digne, évitant l’acharnement thérapeutique et les souffrances insupportables est possible en améliorant significativement leur qualité de vie et doit être accessible à tous. »
[1] Ou Sclérose Latérale Amyotrophique (SLA).
[2] Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs.
[3] La Belgique, le Luxembourg et les Pays Bas.