Durant l’été 2019, Donna et Vanner Johnson commandent des tests génétiques pour eux et leurs enfants, « pour s’amuser ». Lorsqu’ils reçoivent les résultats, « quelque chose cloche » : Vanner n’a pas de lien génétique avec leur second fils Tim, conçu par fécondation in vitro. Une erreur dans les échantillons de sperme a vraisemblablement eu lieu dans la clinique de fertilité.
En accord avec leur fils, les Johnson ont entamé des démarches pour retrouver son père biologique. Ils ont ainsi retrouvé la famille McNeil, qui avait eu recours à une fécondation in vitro pour leur premier enfant. Les tests génétiques ont confirmé que Devin McNeil était bien le père biologique de Tim. « Ce n’est pas notre enfant, estime Kelly McNeil, sa femme. C’est une ‘extension’ de notre famille ».
Melissa Brisman, avocate spécialisée dans les questions de reproduction, commente : « Un père biologique a été privé de la possibilité de choisir d’être ou non père biologique ; tandis qu’une personne qui s’attendait à avoir un enfant biologique (…) a été privée de cette opportunité d’avoir un enfant biologique ». Or « le seul recours que le tribunal peut offrir actuellement c’est de l’argent », regrette-t-elle. C’est plus qu’une « affaire de faute professionnelle ou de faute médicale », estime pour sa part Vanner Johnson, mais la loi ne le reconnait pas.
La semaine dernière, la presse révélait une affaire similaire : un échange d’embryons concernant deux familles, découvert après la naissance (cf. Californie : Un couple porte plainte après un échange d’embryons issus d’une PMA).
Ainsi, « même si ces erreurs sont rares, elles ne sont pas exceptionnelles », commente Blanche Streb, docteur en pharmacie. « En France, en 2014, on recensait une quinzaine d’erreurs avérées sur les sept années précédentes. Devant la répétition de ces défaillances, l’Agence de la biomédecine (ABM) avait créé un groupe de travail et publié des recommandations pour les centres de PMA ». Lorsque ces « erreurs » sont découvertes avant la naissance, l’avortement est alors proposé, une « funeste issue » qui semble « systématiquement retenue ». Un paradoxe quand d’autres couples choisissent de recourir à un ou une donneuse de gamètes voire un don d’embryon pour avoir un enfant.
Sources : Today, Danielle Campoamor (12/11/2021) ; Times now news (15/11/2021) ; Le Figaro, Léo Satgé (12/11/2021)