« Ce qui aurait dû être une période d’espoir pour ces femmes et leurs familles s’est transformé en une souffrance inimaginable », a déclaré l’avocat Joshua Koskoff. Il défend les intérêts de sept femmes. Toutes ont eu recours à un prélèvement chirurgical d’ovocytes dans le cadre d’un traitement de fertilité pratiqué à la clinique d’endocrinologie reproductive et d’infertilité de Yale, à Orange, dans le Connecticut.
Elles se sont toutes plaintes de douleurs intenses. L’une des femmes a déclaré : « Je n’aurais jamais pu imaginer une telle souffrance ». « Je me souviens avoir hurlé de douleur au milieu de l’intervention », raconte une autre. Leurs plaintes auraient été rejetées par la clinique.
Le prélèvement d’ovocytes est un élément essentiel du traitement par Fécondation In Vitro. Un chirurgien prélève les ovocytes en insérant une aiguille épaisse dans la paroi vaginale, le ligament ovarien, l’ovaire et le follicule ovarien pour récupérer les ovocytes matures. Ils sont ensuite fécondés en laboratoire, un à deux embryons sont transférés dans l’utérus.
L’enquête
Une enquête a montré que l’ancienne infirmière chargée de commander les analgésiques opioïdes de la clinique et d’en tenir les registres, Donna Monticone, avait remplacé les analgésiques par du sérum physiologique. L’infirmière avait rapporté les flacons de fentanyl chez elle, y avait ajouté une solution saline stérile avant de les réintroduire dans le stock. Sur une période de cinq mois, 75 % des flacons de fentanyl ont été dilués avec du sérum physiologique.
Les femmes poursuivent la clinique pour agression médicale, coups et blessures et faute professionnelle médicale. La clinique de Yale est accusée d’avoir violé les protocoles pharmaceutiques en conservant le fentanyl dans des zones non surveillées et non verrouillées. La clinique n’a pas non plus mis en place des tests de dépistage des produits pour le personnel ayant accès aux opioïdes.
Donna Monticone a déjà fait l’objet de poursuites pénales pour ses actions. Elle a été condamnée au début de cette année à trois ans de liberté surveillée, quatre week-ends de prison et trois mois d’assignation à résidence.
Source : Bionews, Francesca Gavins (22/11/2021)