Marisol Touraine a pris position hier sur des « questions de politique sociétales qui sont de son ressort ministériel », parmi lesquelles la PMA, hors la thérapeutique de la stérilité, la congélation ovocytaire et le suicide médicalement assisté. Elle a apporté des « réponses personnelles » sur ces questions « éminemment clivantes ».
Elle se dit « favorable à l’ouverture de la PMA aux couples de femmes ». Elle regrette que cette disposition n’ait pas été inscrite dans la loi sur le mariage pour tous, mais selon elle : « On y viendra, j’en suis convaincue » (cf. Gènéthique du 23 octobre 2015).
Sur l’ouverture du don de gamètes aux adultes n’ayant jamais eu d’enfant (cf. Gènéthique du 16 octobre 2015) et la possibilité de conserver par congélation ses ovocytes, elle « ne veut pas donner l’illusion que la technique donne une toute puissance sur sa vie et le moment où on a un enfant ». Elle y voit « un risque d’asservissement » avec le risque « insupportable » qu’un employeur « demande à une femme de reporter son projet de grossesse en congelant ses ovules ».
Concernant l’IVG, elle se félicite de la campagne lancée en septembre « sur le droit à l’IVG », qui « a eu un fort écho, avec des réactions très positives » (cf. Gènéthique du 28 septembre 2015). Elle considère avoir « considérablement amélioré » le « droit à l’IVG » depuis 2012, face aux « réactions d’un autre temps qui conteste un droit pourtant ancré dans notre société ». Elle souhaite « continuer à avancer, mais pas de manière idéologique ».
Enfin, à propos du suicide médicalement assisté, elle « entends et comprends ceux qui auraient voulu que la loi aille plus vite et plus loin ». Mais elle se dit satisfaite de la proposition de loi Claeys Leonetti qui « marque une rupture car, pour la première fois, c’est la volonté du patient qui va s’imposer ». Elle prédit que « d’autres étapes viendront un jour ».
Jean Yves Nau (4/11/2015) ; Le Monde (4/11/2015)