Peut-on faire de la recherche sur un embryon détruit ?

Publié le 22 Déc, 2010

Dans un article de Liberté Politique, Pierre-Olivier Arduin se livre à l’analyse de l’un des paradoxes de l’avis 112 du CCNE relatif à la recherche sur les cellules embryonnaires et l’embryon in vitro.

Le CCNE fait remarquer que la loi entrave la recherche sur l’embryon humain mais autorise la destruction des embryons in vitro, soit en raison d’une anomalie morphologique, soit au cours d’un DPI, soit enfin quand des embryons cryo-conservés ne font plus l’objet d’un projet parental. Or, pour le CCNE, c’est la destruction de l’embryon qui pose un problème éthique. Il s’étonne donc que la recherche sur les cellules d’embryons détruits soit interdite, comme si c’était "la recherche sur ces cellules qui présente elle-même un caractère transgressif", car selon lui, "ce n’est en aucun cas l’éventualité d’une recherche qui influe sur la décision de détruire l’embryon. On ne protège pas l’embryon humain de la destruction en interdisant la recherche".

Pierre-Olivier Arduin fait remarquer que "le processus de dérivation de cellules souches embryonnaires résulte directement de la désagrégation d’un embryon" et c’est pour cette raison que "l’ensemble de la recherche est répréhensible sans qu’aucune des étapes ne puisse être séparée sur le plan moral. C’est bien pour cela qu’en 2004 le législateur n’a pas souhaité distinguer les deux types de recherche". Par ailleurs, il note que "la destruction opérée par la recherche conduit à une instrumentalisation supplémentaire au ‘simple’ processus de destruction par ‘arrêt de conservation’".

Il rappelle que les pratiques de fécondation in vitro sont à l’origine de "phénomènes faramineux de surconsommation embryonnaire" : selon le président de l’Académie nationale de médecine, cité dans le rapport d’information de la mission parlementaire de janvier 2010, 240 000 embryons seraient conçus chaque année pour obtenir 12 000 naissances. Par ailleurs, sur les 149 191 embryons cryo-conservés au 31 décembre 2008, 50 779 étaient "sans projet parental en cours".

Il estime donc qu’il faudrait "poser le principe d’une interdiction de la conception, de la conservation et de la destruction d’embryons humains surnuméraires". Il note à ce propos que les législations italiennes, autrichiennes et allemandes interdisent la congélation d’embryons surnuméraires sans que le taux de succès des FIV ne s’en ressente. Les centres d’AMP allemands ont même de meilleurs résultats que les français.

Liberté Politique (Pierre-Olivier Arduin) 17/12/10

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