Une enquête européenne[1], Euro-Peristat, coordonnée par l’Inserm et publiée le 26 novembre, présente des données sur les principaux indicateurs de santé des enfants (mortinatalité, mortalité néonatale, prématurité…), de leur mère (mortalité), des pratiques médicales (césariennes ..), et des facteurs de risque autour de la naissance. Pour la France, le bilan est « contrasté » commente l’Inserm. Le nombre de décès de bébés dans le premier mois qui suit la naissance est « préoccupant » : 2,4 pour 1 000 naissances vivantes. La France se classe de fait au 23ème rang sur 28 pays européens[2]. En outre, « cette mortalité néonatale est “stable depuis 2005” dans l’hexagone “alors qu’une tendance à la baisse est constatée sur l’ensemble des pays européens” ».
Pour Béatrice Blondel, directrice de recherche de l’Inserm, plusieurs causes sont en jeu : « un changement d’attitude des parents » vis-à-vis des IVG, ceux-ci préférant accompagner leur enfant qui décèdera peu de temps après l’accouchement plutôt qu’un avortement ; par ailleurs « l’acharnement thérapeutique sur les grands prématurés serait moins grand en France que chez plusieurs de nos voisins européens » affirme-t-elle ; enfin, « les moyens humains et l’organisation des soins dans notre pays » peuvent avoir un impact.
Concernant la mortinatalité (enfants mort-né), la France se classe au 21ème rang, sans compter les interruptions médicales de grossesse : trois décès pour 1000 naissances. Enfin l’évolution de l’âge des femmes qui accouchent est « peu favorable », notre pays se situant au 14ème rang avec 20,6% de femmes ayant plus de 35 ans en plus en 2015.
La presse belge retient pour sa part un taux élevé de mortinatalité, la Belgique se classant au deuxième rang. Cependant les chiffres belges incluent les interruptions médicales de grossesse à la mortinatalité, contrairement à d’autres pays. En outre « certains cliniciens rapportent (…) que parfois lorsqu’un nouveau-né meurt rapidement après la naissance, il est compté comme un mort-né ».
[1] 28 pays membres de l’Union Européenne, plus l’Islande, la Norvège et la Suisse.
[2] Cette enquête européenne a lieu tous les cinq ans, la France est ainsi passée de la 17e place à la 23e entre 2010 et 2015.
Le Vif (26/11/2018); Sud-Ouest (26/11/2018)