Dix ans après la légalisation de l’euthanasie aux Pays-Bas (1er avril 2002), premier pays au monde à avoir légalisé cette pratique, l’Association Néerlandaise pour une fin de vie volontaire (NVVE) a ouvert hier, 1er mars 2012, la "Clinique de fin de vie".
Cette nouvelle "clinique", emploie six équipes mobiles (un médecin et une infirmière par équipe) spécialement formées pour se rendre au domicile de malades incurables, qui souhaitent mourir, afin de pratiquer des euthanasies.
Ces équipes, qui sillonnent les Pays-Bas depuis le 1er mars 2012, doivent respecter les critères posés par la loi. Ils ne peuvent intervenir qu’à la demande des malades eux-mêmes et non à la demande de la famille ou des proches. Les malades doivent "être en pleine possession de leurs facultés mentales", et subir des souffrances "insupportables et interminables" dues à une maladie diagnostiquée par un médecin comme "incurable". En outre, le médecin et le malade "doivent être convaincus qu’il n’existe pas de guérison possible".
"Si ces critères sont remplis, ces médecins, salariés à temps partiel de l’association NVVE, vont pratiquer les euthanasies que les médecins traitants refusent de pratiquer par conviction ou parce qu’ils ne sont pas formés", précise Madame Walburg de Jong, porte parole de la NVVE. Le patient meurt alors "après avoir pris des somnifères par piqûre ou par perfusion, suivis de barbituriques qui arrêtent le cœur".
Ce projet a été approuvé par la ministre néerlandaise de la santé publique du bien être et des sports, Madame Edith Schippers. Cependant, de nombreux spécialistes ont déjà exprimé leur protestation contre cette initiative. La Société royale de médecins (KNMG) par exemple, regroupant 53 000 médecins aux Pays-Bas émet d’importantes réserves et craint que les médecins ne connaissent pas suffisamment les patients pour évaluer correctement leur situation : "l’euthanasie est un processus compliqué, à l’issue d’un traitement à long terme d’un patient, basé sur la relation de confiance […] il faut avoir une approche holistique du traitement du patient et voir notamment s’il existe une alternative à l’euthanasie : nous doutons sérieusement que cela puisse être fait par le médecin uniquement chargé de pratiquer les euthanasies".
Le Point.fr le 01/03/2012 – Romandie.com – AFP 29/02/2012 – Voix de la Russie 01/03/2012