Aux Pays-Bas, un membre de la Commission de contrôle de l’euthanasie a remis sa démission en guise de protestation contre les euthanasies de personnes démentes. Berna Van Baarsen, éthicienne, déplore ces situations, largement approuvées par la Commission. Elles concernent des patients qui ont fait une déclaration anticipée d’euthanasie avant leur état de démence, mais qui n’ont pu la confirmer avant que le médecin ne provoque leur mort : « Cette déclaration anticipée représente une intention, on ne peut l’assimiler à une demande actuelle de la personne, il s’agit de quelque chose de réellement différent », explique l’éthicienne. Souvent, les familles « insistent pour euthanasier leur proche », mais « ceci n’est pas juste » insiste-t-elle, car « un médecin ne peut être certain du caractère insupportable d’une douleur et du caractère délibéré d’une demande d’euthanasie que lorsque le patient l’exprime lui-même ». N’acceptant plus qu’ « une déclaration anticipée remplace une demande orale actuelle inexistante », Berna Van Baarsen a donc démissionné, rappelant le geste d’un de ses homologues de la Commission belge de contrôle de l’euthanasie (cf. Belgique : démission au sein de la Commission de contrôle de l’euthanasie).
Institut européen de Bioéthique (12/01/2018)