Parkinson : une trithérapie génique

Publié le 30 Sep, 2009

Une nouvelle perspective thérapeutique s’ouvre peut-être pour les patients atteints de la maladie de Parkinson. Une trithérapie génique, mise au point par l’équipe de Bachir Jaraya et Stéphane Palfi, neurochirurgiens de l’hôpital Henri Mondor et chercheurs CEA/Inserm, a permis à 18 macaques parkinsoniens de récupérer 80% de leur motricité en 6 à 4 semaines. Ils ont publié les résultats de leurs études dans la revue scientifique Science Translational Medicine. Le bénéfice s’est maintenu pendant des mois (entre 12 et 24 mois selon la durée de vie des individus) sans apparition d’effets secondaires.

 

Produire de la dopamine en continu

 

C’est cela qui est particulièrement intéressant dans la mesure où le traitement de référence actuel, la L Dopa, présente l’inconvénient majeur de provoquer chez le patient des mouvements anormaux aussi gênants que les symptômes de la maladie. La L Dopa permet de stimuler la production en dopamine du neurotransmetteur. “Chez les malades qui prennent de la L Dopa, les mouvements anormaux sont liés à une stimulation irrégulière de la dopamine dans la journée. La solution pour les éviter serait d’obtenir une sécrétion continue et locale du neurotransmetteur“, observe le Dr Jaraya.

 

Les chercheurs ont donc eu l’idée d’implanter une mini-usine à dopamine composée de trois gènes dans le cerveau des animaux. “Le principe ici n’est pas de remplacer un gène défectueux, mais d’apporter les trois gènes nécessaires à la production de la dopamine“, a encore expliqué le Dr Bachir Jaraya. 

Des essais cliniques sur l’homme ont commencé à l’hôpital Mondor : six patients expérimentent cette trithérapie prometteuse. “Avec plus d’un an de recul, il n’y a pas eu de problème de tolérance. Tous les malades, à des degrés variables, ont eu un effet bénéfique, mais nous cherchons encore la dose optimale“, a précisé le Dr Stéphane Palfi.

 

Perspectives à venir…

 

Les chercheurs envisagent de passer, dans les années à venir, à des essais cliniques de phase 2 portant sur 12 malades. Le succès de cette thérapie pourrait ouvrir à des thérapies plus pointues encore, avec un cocktail de gènes plus large favorisant à la fois la synthèse de la dopamine et la neuroprotection.

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