L’équipe médicale lyonnaise qui a opéré un homme de 35 ans pour « le sortir d’un état végétatif » (cf. En état végétatif depuis 15 ans, il retrouve un état de conscience minimale) tenait mercredi une conférence presse.
« Nous ne pouvons que nous réjouir d’une telle avancée, qui immanquablement fait surgir un cortège de questions éthiques », a déclaré Jean-François Guérin, président du comité d’éthique du CHU lyonnais. Cette « victoire scientifique » remet notamment en question la définition de l’ « acharnement thérapeutique ». Le professeur Marc Guénot, neurochirurgien, exprime son enthousiasme : « On a montré qu’il était possible de remettre en marche des circuits neuronaux. C’est fort ». Toutefois, il veut rester « prudent » : « un possible réveil est illusoire ». Le premier patient, en état végétatif depuis 15 ans et traité entre janvier et octobre 2016 est décédé dans l’année, d’une complication pulmonaire sans « aucun lien avec la stimulation électrique ».
L’étude « va se poursuivre sur de nouveaux patients » : la première tentative est prometteuse et a d’ailleurs été publiée dans une revue scientifique alors qu’elle ne concernait qu’un seul patient, cas « rare ». Le comité de protection des personnes « a autorisé un protocole de recherche sur vingt patients mais nous avons choisi de nous limiter à trois patients car le protocole est lourd », explique Angela Sirigu, directrice de recherche au CNRS. Les trois patients seront sélectionnés en accord avec leur famille, et les chercheurs « souhaitent se concentrer vers des patients avec un état de conscience minimal plutôt qu’en état végétatif ». Ils espèrent obtenir « de meilleures connaissances sur les mécanismes cérébraux ».
Hospimedia, Jérome Robillard (27/09/2017); La Croix, Loup Besmond de Senneville (27/09/2017); Le parisien, Elsa Mari (27/09/2017)
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