Nora Berra contre l’anonymat et la gratuité de la contraception pour les mineures

Publié le 27 Fév, 2012

Suite à la publication du rapport d’Israël Nisand en faveur de l’anonymat et de la gratuité de la contraception pour les mineures (Cf. Synthèse de presse du 16/02/12), Nora Berra, Secrétaire d’Etat chargée de la Santé, publie une tribune sur le site Altantico, dans laquelle elle dit craindre qu’une telle mesure déresponsabilise les parents.
"La contraception, c’est bien plus qu’un sujet de santé. C’est un sujet de société qui doit être appréhendé de manière globale", souligne la Secrétaire d’Etat. Elle appelle à "se méfier des solutions trop simples, et particulièrement en France, où la situation est assez paradoxale, puisqu’en dépit d’une diffusion et d’une utilisation massive de moyens de contraception efficaces, le taux de grossesses non désirées demeure préoccupant".

Nora Berra explique que vouloir diminuer ce taux élevé d’avortements en rendant anonyme et gratuite la contraception n’est pas logique : "Quand on y regarde de plus près, on constate que 65% des IVG concernent des femmes utilisant une méthode contraceptive, dont 30 % théoriquement très efficace (contraceptif oral, stérilet). Preuve qu’on ne peut pas réduire la contraception à la seule question de l’accès aux moyens de contraception".
Selon elle, il faut continuer d’améliorer l’accessibilité à la contraception, dont le coût ne revient déjà plus qu’à 70 centimes par mois en l’absence de mutuelle, mais aussi encourager les femmes à s’interroger sur l’adéquation entre leur mode de vie et leur contraception (Cf. Synthèse de presse du 10/10/11). Pour Nora Berra, "
Plus globalement, la prévention des infections sexuellement transmissibles et celle des grossesses non désirées doivent s’intégrer dans une approche de santé sexuelle qui prend également en compte la prévention des violences faites aux femmes et le bien être affectif".
De plus, la Secrétaire d’Etat met en lumière le fait que "généraliser la contraception anonyme et gratuite des mineures, c’est prendre le risque d’exclure certains parents d’entrée de jeu sur un sujet complexe" : "Le paradoxe à prendre en compte, c’est que les adolescents se construisent à la fois avec et sans leurs parents, mais que la prise d’autonomie se fait par étape, et qu’elle expose à des moments de grande vulnérabilité que les parents peuvent aider à surmonter".

Au-delà de son "attachement au droit des femmes, y compris des plus jeunes d’entre elles", Nora Berra juge que "généraliser une mesure qui pourrait conduire à déresponsabiliser les parents et à aborder la question de la prévention des grossesses à risque sous les seuls volets de l’anonymat et de la gratuité de la contraception" n’est pas indiqué. Elle critique les propositions portées par le rapport Nisand, les qualifiant de "réponses trop simples, séduisantes au premier abord mais finalement incomplètes, voire inappropriées".

Atlantico.fr 22/02/12

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